Avec ses 4,88 m de long, le Mercedes EQE SUV est le petit frère du grand EQS SUV, sommet de la gamme à électrique à l’étoile. Plus petit ne veut pas pour autant dire moins luxueux, moins technologique ou moins confortable. Sa gamme de motorisations est particulièrement large, de 245 à 625 ch, en mono- comme bimoteur, propulsion et traction intégrale. Notre véhicule d’essai est le EQE SUV 350 4Matic, le milieu de la gamme, produisant 292 ch et 765 Nm de couple qui se répartissent sur les quatre roues. L’ensemble propulseur est alimenté par une batterie de 89 kWh utiles.
Le style extérieur, lisse et tout en rondeurs, bénéfice du pack AMG Line Premium Plus (21 600 francs), qui se caractérise à l’extérieur des accents sportifs, un choix de coloris étendu avec notamment un splendide Emeraude, ainsi qu’un équipement très enrichi (phares LED Digital Assist, toit ouvrant panoramique, entre autres) et de raffinements technologiques comme les quatre roues directrices. S’y ajoutent des jantes de 22 pouces, des applications extérieures noires et des marchepieds à picots antidérapants.
A l’intérieur, le pack AMG Line Premium Plus déploie ici aussi ses nombreux effets. Les sièges enveloppants offrent un maintien idéal en plus de possibilités de réglages quasi infinis des assises. Derrière le volant Sport Multifonction trône un impressionnant combiné d’instrumentation numérique paramétrable en de nombreux points. Il s’associe avec l’affichage tête-haute compris dans le pack AMG. Parmi la pléthore d’équipements, une petite mention spéciale pour l’ingénieux porte-gobelet qui d’une pichenette sur un bouton maintiendra au choix votre café au chaud ou votre eau minérale au frais . Bien vu !
Mercedes oblige, la présentation est globalement très flatteuse. Toutefois, au toucher, certains matériaux sonnent creux ou génèrent quelques rossignols sur revêtement dégradé. On a vu pire, bien sûr, mais le sacrifice financier demandé par l’Etoile pour entrer dans sa galaxie rehausse notre niveau d’exigence.
Côté multimédia, notre modèle embarque un énorme écran central de 12,8 pouces qui centralise l’entier des commandes secondaires. Facile à apprivoiser, réactif, hautement lisible et d’une clarté limpide dans l’affichage des informations et la navigation des menus, le système MBUX, est à classer parmi les meilleurs du marché.
A l’arrière, la banquette permet d’accueillir sans difficulté trois adultes pour de longs voyages. L’espace aux jambes est plus que suffisant et l’assise de la place centrale – qui bénéficie également de l’absence de tunnel de transmission – est envisageable pour les longs trajets également. Le coffre dispose de 520 litres de volume d’emport, extensible à 1675 litres et banquette rabattue. Suffisant pour répondre aux besoins d’une famille, bien que certains modèles concurrents font mieux sur ce critère.
Bien que costaud dans son encombrement, le Mercedes EQE évolue avec une aisance déconcertante en ville. Les quatre roues directrices permettent au rayon de braquage de passer de 12,3 m à 10,9 m, rendant notre SUV aussi maniable qu’une citadine.
Le déploiement de puissance, bien que vif, fait montre d’une progressivité qui bénéficie au confort tandis que la suspension pneumatique lisse la chaussée. Enfin, la régulation du freinage régénératif au moyen des palettes au volant ajoute à l’agrément.
C’est assurément sur les tronçons sinueux que l’EQE montre ses limites. Son poids coquet de près de 2,6 tonnes à vide est un handicap. Bien sûr, l’arsenal technologique permet de juguler les mouvements de caisse et minimiser autant que faire se peut le sous-virage. Mais ce sont alors les pneus qui encaissent le choc, hurlant de douleur au premier appui. Et le freinage pourrait se montrer un peu plus mordant.
En revanche, sur autoroute, l’EQE reprend sa souveraineté. Silence, puissance… les kilomètres défilent sans qu’on s’en rende compte. Les innombrables assistances à la conduite se chargent de veiller au grain, il ne reste plus qu’à profiter de l’installation hifi signée Burmeister d’une qualité bluffante.
Et la consommation dans tout ça? Le bilan est plutôt bon. Compte tenu de sa masse, ses énormes jantes et sa puissance, l’EQE nous a gratifié d’une consommation moyenne de 22,8 kWh/100, dans la moyenne pour ce genre de véhicule. Ce d’autant que les températures extérieures ont très rarement dépassé les 7°C. Dans les faits, cela se traduit par une autonomie d’environ 400 km à l’ordinateur de bord, 350 km en usage mixte et environ 300 km sur autoroute.
J’en reviens au système d’info-divertissement s’agissant de la recharge: plus besoin de chercher la carte de recharge, l’application de recharge ou tempêter devant la borne pour savoir comment payer. Il suffit de brancher la voiture et celle-ci la reconnaît automatiquement et propose de débuter la recharge. Le paiement? L’application Mercedes Me, puisque c’est elle qui permet cette prouesse, se chargera de débiter la carte de crédit que vous aurez au préalable enregistrée dans ses paramètres et associée votre voiture. L’exercice est d’ailleurs similaire pour le paiement du stationnement en ville une fois parqué. Intelligent, ingénieux et si pratique à l'utilisation!
Alors bien sûr, chez Mercedes-Benz comme d’autres, la facture finale pour l’acquisition de l’EQE donnera des sueurs froides à votre banquier. L'engin est affiché à partir de 98 464 francs à 148 048 francs suivant la version. Le passage par la liste des options – quasi obligatoire – fera immanquablement grimper la note proportionnellement à votre assiduité à puiser dans les équipements. Notre modèle d’essai passe ainsi de 106 800 francs au départ, à 136 449 francs une fois équipé… Un poil cher tout de même malgré des prestations globales de haut vol.