
Après à peine 6 mois de carrière, Skoda propose déjà la version RS de son Elroq.Image: Skoda
Watts On
Les lettres s'affichent fièrement sur les flancs. RS: deux initiales qui évoquent le sport, la sueur, la glisse des Fabia de rallye. Aujourd’hui, elles ornent un SUV électrique compact de plus de deux tonnes. Autant dire que le pari intrigue. Alors, ce Skoda en baskets vert fluo a-t-il vraiment de quoi faire battre le cœur?
02.09.2025, 09:3402.09.2025, 09:34
jerome marchon
En six mois, l’Elroq a conquis l’Europe. Tesla en repli, Skoda en profite avec la silhouette compacte, l’habitabilité soignée et les tarifs placés de son Elroq… et voici déjà la version RS, fidèle à la tradition maison. Mais ici, pas question de radicalité: l’objectif est d’épicer un modèle pensé pour la famille.

Hormis la teinte exclusive, il faut être perspicace pour distinguer le Skoda Elroq RS d'un Elroq classique.Image: Skoda
Le menu? Un deuxième moteur, 340 ch cumulés, un châssis abaissé et un style plus agressif. Sans oublier la teinte vert Mamba exclusive (photos), flashy comme un stabilo. Pour les adeptes de plus de discrétion, une série «Matt Edition» habillée d’anthracite mat et sur-équipée est disponible également. Techniquement, c’est un Enyaq RS en réduction, ou le cousin du VW ID.4 GTX, car toujours basé sur la plateforme MEB du groupe Volkswagen.

Peu de différences esthétiques entre l'Elroq RS et l'Elroq Sportline.Image: Skoda
Un intérieur qui flatte
Avant de rouler, la mise en scène séduit: suédine sur la planche de bord, surpiqûres vert Mamba, volant siglé RS et baquets enveloppants.

L'intérieur joue à fond la carte de la sportivité...Image: Skoda
La position de conduite reste haute, mais l’accueil est généreux: empattement maousse pour la catégorie (2,77 m), rangements à foison, coffre inchangé (470 l, jusqu’à 1 580 l), sans oublier les nombreux détails astucieux «Simply Clever» chers à Skoda comme le filet pour les câbles sous la planche arrière.

... sans oublier les aspects pratiques, comme la malle généreuse et le filet pour câbles de recharge.Image: Skoda
Enfin, luxe suprême à l’heure du tout-tactile, quelques boutons physiques subsistent sous l’écran central. Avec une interface simple et réactive, des matériaux soignés et une finition léchée, l’Elroq soigne ses passagers autant que son image.
Douceur et raideur
On s’élance dans un silence ouaté, confortablement installé… tant que la route est lisse. Car le châssis raffermi et les jantes de 21 pouces ne pardonnent rien. Même avec l’amortissement piloté DCC en mode Confort, les aspérités se rappellent vite à vous.

Les jantes de grand diamètre péjorent le confort.Image: Skoda
A l’arrière, les secousses se font sentir assez sèchement. A rythme soutenu, la stabilité rassure, mais la légèreté n’est pas au rendez-vous. Normal, avec près de 2,3 tonnes à vide sur la balance. La direction? Consistante et bien calibrée, mais jamais communicative. Le train avant, lesté par le second moteur, étouffe tout ressenti.

Derrière le volant, les sensations sont timides.Image: Skoda
Le freinage, renforcé, manque de progressivité mais se montre endurant. Résultat: l’Elroq RS se montre efficace, certes mais trop peu joueur.
Performance froide
Sur le papier, le chrono impressionne: 0 à 100 km/h en 5,4 s, un record dans toute la gamme Skoda. Dans les faits, la poussée est vigoureuse, immédiate… et terriblement linéaire. Pas de montée en régime, pas d’explosion de couple, juste une accélération constante, maîtrisée.

Bien qu'efficace et performante, l'Elroq RS ne perd pas de vue sa vocation familiale.Image: Skoda
L’adrénaline? Timorée, sinon absente... Les 340 ch et les 679 Nm cumulés font le travail, mais sans livrer la moindre palpitation. Comme souvent avec les électriques sportives du groupe Volkswagen tout est calibré, lisse, prévisible.
Elle fait le job
Sous le plancher, l’Elroq RS embarque la plus grosse batterie disponible: 84 kWh bruts (79 utiles), pour 550 km d’autonomie annoncés (WLTP). Comptez plutôt 400 km réels environ, comme lors de notre essai (19 kWh/100 km relevés). Bon point en revanche, la présence de série de la pompe à chaleur, fort utile en hiver!

L'Elroq RS est le seul de la gamme à proposer jusqu'à 185 kW de puissance de recharge.Image: Skoda
Côté recharge, le RS est la seule de la gamme à grimper jusqu’à 185 kW en courant continu, passant ainsi de 10 à 80% d’état de charge en 26 minutes. En alternatif, rien de neuf, toujours 11 kW.
Le prix de la raison
Comptez au minimum 51 440 francs pour s’offrir l’Elroq RS. Soit 3150 francs de plus qu’un Elroq 85 Sportline 4x4, presque aussi performant et plus homogène. L’Elroq ajoute cependant un équipement de série un tantinet plus généreux que ses congénères, mais il nécessitera toujours de passer par la case options s’agissant des sièges avant électriques ou l’audio haut de gamme. L’Elroq RS Matt Edition embarque toutes les options (sauf le Pack Hiver) contre 55 660 francs.

Malgré des tarifs au-delà des 50 000 francs, l'Elroq RS est bien positionné face à la concurrence.Image: Skoda
L’Elroq aligne donc des chiffres flatteurs, soigne sa présentation et conserve les qualités pratiques déjà relevées du modèle. Mais imaginer retrouver le côté déluré des Fabia RS au volant de l’Elroq relève de l’utopie. Disons qu’au sport radical, il préfère le grand tourisme – très encadré. Une Skoda rapide, efficace et chaussée de baskets vert fluo, donc.
A propos de l'auteur:

Image: zvg
Jérôme Marchon est...
... un fan passionné de voitures depuis son plus jeune âge. Sa carrière professionnelle a pourtant commencé dans la finance. En parallèle de celle-ci, il contribue à créer un blog sur l'automobile, avant de fonder sa propre page, avant de prendre le poste de rédacteur en chef de la «Revue automobile». Depuis 2018, il travaille en tant qu'indépendant et écrit pour différents médias automobiles et généraux (print et web), en Suisse comme à l'étranger. Jérôme Marchon travaille également comme traducteur et conseiller en contenu rédactionnel pour des événements automobiles et des constructeurs automobiles.
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