«Les raves, c’est les boîtes de nuit d’avant», affirment Martin* et Jean*, deux jeunes organisateurs de ces soirées illégales dans la région lémanique. En clair, aujourd'hui les raves représentent tout ce qui était possible dans la vie d'avant: pas de masque, ni certif ou test PCR obligatoires. Le frisson de l'interdit en plus.
Depuis le début du mois de juin, watson a dénombré pas moins de douze raves organisées sur la côte lémanique, entre Genève et Montreux. Ces soirées sont illégales. Secrètes et exemptées de toutes restrictions, elles rassemblent des centaines de fêtards dans des bunkers, toutes sortes de locaux et souvent dans la nature, dans des champs 👇🏼 ou des forêts.
La réouverture des boîtes de nuit laissait pourtant présager un retour presque immédiat des fidèles. Il semblerait que de nombreux Romands, âgés entre 18 ans et 25 ans, préfèrent se vider la tête dans une atmosphère où les restrictions n'existent plus.
Pour beaucoup, les mesures d’entrées en boîtes de nuit restent trop contraignantes et en totale rupture avec l'esprit de détente que doit procurer ce type de soirée.
Se libérer des règles sanitaires, oui, mais s’affranchir de toutes règles fait, en réalité, partie intégrante de la culture rave. Et cette philosophie séduit. «Si je vais en boîte, je me sens regardée et oppressée. Je ne suis pas libre, alors qu’en rave, je peux être moi, habillée et maquillée comme je veux sans me faire juger», s’enthousiasme une raveuse.
Généralement communiqués de bouche à oreille entre amis, ces lieux semblent concentrer des âmes libres, en quête d’un endroit sans règles, rempli de bienveillance.
Pourtant, ces fêtes sont bien illégales. Ce qui ne dérange pas nos deux organisateurs de raves. Risquer de se faire attraper par la police et payer des amendes d’ordre, allant de 200 à 4000 francs, ne semblent pas dissuader Martin* et Jean*:
La police genevoise, que nous avons contactée, ne semble pas être préoccupée par ce phénomène. De son côté, la police vaudoise affirme être au courant de la tenue de ces soirées. Elle adapte ses interventions au cas par cas et affirme « sensibiliser, en amont, les organisateurs sur les sanctions encourues ». Pas de quoi dissuader Jean et Martin, qui week-end après week-end, vont continuer à s'adonner gaiement au jeu du chat et de la souris.
* Prénoms d'emprunt