Robert de Niro n'a pas eu la langue dans sa poche à Cannes

Leonardo DiCaprio a remis la Palme d’Honneur à une légende du cinéma, Robert De NiroGetty Images

Robert de Niro n'a pas sa langue dans sa poche

Le Festival de Cannes est officiellement ouvert sur la Croisette. Venu recevoir une Palme d’honneur, Robert de Niro en a profité pour fustiger l'administration Trump lors de cette inauguration plus politique que d'habitude.

Sainath Bovay

Cette année, la 78e édition du Festival de Cannes a délaissé sa légèreté habituelle pour adopter un ton plus solennel. Que ce soit par le discours d'ouverture de Laurent Lafitte, l'hommage poignant de Juliette Binoche à la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna, tuée par un bombardement israélien, ou encore la prise de position anti-Trump de Robert de Niro, la cérémonie s’est transformée en une tribune contre l’autoritarisme.

Robert de Niro, qui était d’ailleurs au centre de cette cérémonie, a reçu cette année la Palme d’or d’honneur du Festival de Cannes, remise lors de la cérémonie d’ouverture. C'est la reconnaissance d’une carrière immense, que le Festival a saluée à plusieurs reprises, notamment avec Taxi Driver (1976) de Martin Scorsese et Mission (1986) de Roland Joffé, qui lui ont valu deux Palmes d’or.

Robert de Niro, 81 ans, est un opposant de longue date à Donald Trump. Cette palme d'honneur, qui lui a été remise par Leonardo DiCaprio, a été l'occasion pour le légendaire acteur de fustiger l'actuel locataire de la Maison-Blanche.

Son discours:

🔴 Festival de Cannes : "L'art est en quête de la liberté, inclut la diversité. C'est pourquoi l'art est menacé, c'est pourquoi nous sommes une menace pour les autocrates et les fascistes de ce monde"

🗨️ Robert de Niro, Palme d'or d'honneur pic.twitter.com/P7AOt7DVnT

— franceinfo (@franceinfo) May 13, 2025

La créativité n’a pas de prix, mais visiblement on peut mettre des tarifs douaniers sur la créativité. […] Ce n’est pas seulement un problème américain. C’est un problème global, et nous devons agir»

Ses mots font référence au nouveau décret de Donald Trump qui, au début du mois de mai, a annoncé l'extension de sa guerre commerciale à l'industrie du cinéma, avec une taxe de 100 % sur les longs-métrages tournés en dehors du sol américain. Un bouleversement qui a suscité la colère et l’inquiétude des professionnels du secteur.

Dans son discours, il a également incité à un engagement commun face à la politique de son président.

«Le président inculte américain a tout simplement coupé les fonds pour les sciences humaines, pour la formation supérieure. Nous devons agir, sans violence, mais avec passion. Tout un chacun doit s’organiser pour la liberté, protester et voter le moment venu, lorsqu’il y a des élections. Dans les onze jours qui viennent, nous allons montrer notre engagement dans les arts, la liberté, l’égalité et la fraternité. Vive le Festival de Cannes.»

C'est sous un tonnerre d'applaudissements que Robert de Niro a conclu son discours:

«L’art est inclusif, il réunit les gens. L’art est une quête de liberté. C’est pourquoi l’art est menacé. Nous sommes une menace pour les autocrates et les fascistes de ce monde»

Hommage à David Lynch

Cette cérémonie d'ouverture a également connu un autre temps fort avec la performance de Mylène Farmer. La chanteuse, particulièrement attendue, a livré une chanson inédite, chargée d'émotion, en hommage à son ami et réalisateur, David Lynch, décédé le 16 janvier dernier.

Quand Mylène Farmer chante en hommage à son ami David Lynch... ❤️

Un beau moment de cette Cérémonie d'Ouverture du Festival de #Cannes2025. pic.twitter.com/UelI9DQZeg

— france.tv cinéma (@francetvcinema) May 13, 2025

Une chanson en guise de déclaration d'amitié qu'accompagnaient des portraits du réalisateur américain projetés sur l'écran de l'auditorium Louis-Lumière.

La quinzaine est donc lancée pour le plus grand festival de cinéma du monde. Au cours des 12 prochains jours, le festival accueillera des avant-premières majeures, dont Mission: Impossible - The Final Reckoning avec Tom Cruise, Highest 2 Lowest de Spike Lee ou encore Eddington" d'Ari Aster.