Si les superhéros ont cette fâcheuse tendance à se battre entre eux, c'est parfois également le cas pour les studios de cinéma. En effet, si Spider-Man est issu de l'univers Marvel, il n'appartient pas réellement à Marvel Studio, mais à Sony Pictures. Le studio appartenant au géant japonais a la gentillesse, moyennant finances, de prêter les droits du personnage à Disney pour les films de l'univers cinématographique Marvel (MCU), mais il développe en parallèle son propre univers étendu.
En ayant les droits de l'homme-araignée, Sony possède aussi les droits de toute une galerie de personnages issus de l'univers Spider-Man. C'est donc dans le «spider-verse» qu’évolue Madame Web, la nouvelle super-héroïne à avoir son propre film, rejoignant le très moyen Venom et sa mauvaise suite et le catastrophique Morbius.
Le film raconte l'histoire de Cassandra Webb, une ambulancière new-yorkaise, qui se découvre un pouvoir de divination. Grâce à ses prémonitions, elle anticipe les dangers à venir. Contrainte de faire face à des révélations sur son passé, elle noue une relation avec trois jeunes femmes destinées à un grand avenir. Un destin menacé par un présent mortel personnifié par Ezekiel Sims, un personnage bien connu des comics, qui partage certains pouvoirs avec Spider-Man.
Dans la mythologie Spider-Man, Madame Web (ou Cassandra Webb de son vrai nom) est une femme d'un certain âge, paralysée et aveugle ayant la capacité de voir l'avenir dans la «Toile de la Vie et du Destin». Avec ses facultés à voir dans le présent, le passé et le futur, elle est une grande alliée pour l’homme-araignée. Elle a été introduite pour la première fois en 1980, dans le comic The Amazing Spider-Man.
Côté casting, Madame Web peut compter sur Dakota Johnson (Cinquante Nuances, The Social Network) dans le rôle principal. À ses côtés, Sydney Sweene, l’une des actrices de la triomphale série HBO Euphoria, semble suivre les pas de Zendaya vers l'univers de l'homme-araignée. Celle-ci ayant déjà joué le rôle Marie Jane Watson, la petite amie de Peter Parker, dans la version MCU de Spider-Man.
On retrouve également Isabela Moner (Dora et la Cité perdue) et Celeste O’Connor (SOS Fantôme: l’Héritage) interprétant ce trio de jeunes filles visiblement destinées à porter différentes tenues de Spider-Woman. Pour le rôle de l'antagoniste, c'est le français Tahar Rahim qu'on retrouvera dans les collants d'Ezekiel Sims. Révélé en France dans Un Prophète de Jacques Audiard, ce dernier commence à se faire un nom à l’international. On pense notamment à la série Le Serpent ou Napoleon de Ridley Scott, qui sort prochainement.
Cette bande-annonce est confuse et semble poser plus de questions qu'elle n'apporte de réponses, mais elle témoigne de l’ambition indéfectible de Sony quant à la création d’un univers étendu autour de l'homme-araignée. Si cet univers s'en sort haut la main en animation grâce aux films Into et Across the Spider-Verse, la médiocrité des précédents films, Morbius en tête, a des allures de mauvais présage. L'avenir nous le dira.
Madame Web (2024) de S.J. Clarkson, au cinéma le 14 février 2024.