C'est Noël. Et, comme chaque année, c'est l'occasion de passer du temps en famille et les êtres que vous aimez. Alors quoi de mieux qu'un bon film sous un plaid, pendant que les flocons tombent? La rédaction a choisi de vous partager ses œuvres régressives, mais gorgées d'esprit de Noël. Parfois évidentes, parfois kitsch ou audacieuses, voici nos pépites au bon goût de pain d'épices.
par Alyssa Garcia
Le dîner de Noël est prêt et il vous reste quelques heures avant que les invités n’arrivent? N’ouvrez pas encore le champagne. Et si vous le faites, petits malins, buvez votre coupe devant The Holiday, histoire de vous mettre à fond dans l’ambiance des Fêtes.
Sur fond de musiques de Noël, la moitié de l’histoire se déroule dans un petit village anglais enseveli sous la neige. La star? Cameron Diaz, habillée en mode quiet luxury saison automne/hiver, un verre à la main, qui s’est retranchée dans un adorable cottage chauffé au feu de bois, pour s'éloigner de ses tracas et faire le point sur sa vie.
Vous avez dit magie de Noël?
par Sainath Bovay
Edward aux mains d'argent (1990) est un conte à la fois gothique et ultra pop, aussi tragique que féérique. Johnny Depp y incarne Edward, un homme créé de toutes pièces par un savant qui mourra avant de pouvoir lui offrir des mains.
Laissé inachevé, avec de longs ciseaux à la place des doigts, Edward sera finalement recueilli par une mère de famille vivant en banlieue, où il découvrira le monde cruel et superficiel qui est le nôtre (et qui n'a pas beaucoup changé en passant).
De cette immersion dans la réalité, il découvrira également l'amour avec Kim, incarnée par l'unique Winona Ryder. Terriblement touchant, drôle et profondément humain, Edward aux mains d’argent est une fable merveilleuse sur la différence et également l'un des films plus personnels de Tim Burton.
Sublimé par la partition de Danny Elfman, le film offre au passage l'une des plus belles scènes sous la neige de l'histoire du cinéma. Rien que ça. Un véritable conte de Noël qui arrivera même à tirer une ou deux larmes aux membres de votre famille que vous pensiez mort à l'intérieur.
par Ana Cardoso
La trilogie du Seigneur des anneaux est une de ces épopées qui vous enveloppent et vous embarquent totalement dans un autre univers.
Et quoi de mieux, par ces journées souvent grisâtres de la fin du mois de décembre, que de se laisser emporter pendant quelque neuf heures (pour la version courte) par une aventure aux paysages grandioses et à la musique envoûtante.
Une aventure qui, de plus, aborde des thèmes universels comme l’amitié, l’amour et la sempiternelle, mais toujours captivante, lutte entre le bien et le mal.
par Margaux Habert
OK, ça fait basic Xmas bitch, mais j'ai une culture cinématographique éclatée et c'est le seul film de Noël que je connaisse. En même temps, a-t-on besoin d'autre chose que Love Actually? Non. Il y a Alan Rickman et Emma Thompson dedans, et c'est merveilleux de se dire que les professeurs Rogue et Trelawney sont en couple (un couple qui bat de l'aile but still, les Potterheads, avec moi!).
La chanson Love Is All Around, revisitée en mode Noël, façon rocker sur le déclin, est grandiose (il y a aussi All I Want For Christmas Is You dedans, en mode premier degré, encore une preuve que ce film est super). Le déhanché de Hugh Grant est l'incarnation même de la magie de Noël. Et ça se passe à Londres, ce qui donne envie de tout plaquer et d'aller boire du thé et manger des scones en regardant la neige tomber (alors que la même chose à Lausanne me donne envie de casser des chaises).
Et j'ai lu un article récemment qui disait que les scènes entre les deux doublures porno, selon une sexologue, sont un bon exemple de ce qu'est le consentement pour l'éducation des enfants. Bref, il faut revoir ce film chaque année. Plusieurs fois.
Par Sven Papaux
La musique entêtante et mythique de Danny Elfman, un univers gothique pensé et dessiné par le maestro Tim Burton, et réalisé par Henry Selick; L'Etrange Noël de Monsieur Jack est selon moi le film de Noël par excellence.
Des gnomes, des créatures bossues, des vampires, un diable et Jack Sellington, la silhouette élancée, le roi des citrouilles qui se rêve en Père Noël après sa découverte de la Ville de Noël. Une fois revenu dans son patelin, son obsession sera de remplacer le Père Noël pour combattre la monotonie d'Halloween.
Un film court, féérique, à la splendeur visuelle qui ne connaît pas le lourd fardeau des années (la pellicule n'a pas pris une ride), que j'ai saigné, visionné des centaines de fois. Monsieur Jack est mon bonbon cinématographique qui revient sans cesse, au milieu des guirlandes et des lueurs de bougie, le 25 décembre, pour (re)basculer dans cet imaginaire burtonien débordant.
par Harold Unterlerchner
Regarder Sissi à l'approche de Noël, c'est incontournable. Au même titre que le concert (viennois) du Nouvel An, le 1er au matin, l'esprit encore embrumé de la veille pour les plus vaillants. Sorti en 1955, ce film sur l'histoire d'amour chaotique entre Sissi et Franz-Joseph (sans oublier le ténébreux comte Andrassy) offre tout ce qu'il faut pour un après-midi sous un plaid, et même toute une journée puisque vous pouvez enchainer avec Sissi impératrice puis enfin Sissi face à son destin.
C'est donc toute une saga absolument délicieuse pour suivre la vie (romancée) de celle qui est encore aujourd'hui une icône absolue. Et surtout, pour les inoubliables Romy Schneider et Karlheinz Böhm, qui jouent respectivement la délicate Impératrice et le très séduisant bien qu'un peu plat François-Joseph.
Et tous les fans de la saga seront apaisés rien qu'en repensant à Sissi jouant du clavecin, quelque part dans la forêt bavaroise. C'est donc un film totalement désuet, qui a certes vieilli, mais qui se déguste encore comme une boite de Lebkuchen rassis.
Par Alexandre Cudré
Vous pensiez avoir vu passer assez de bons films associés à Tim Burton dans ce top? Vous aviez tort! Il manquait encore au tableau le très funky Batman: Le Défi. Malgré un titre particulièrement sobre, c'est un film d'action et de suspense plus que divertissant, que nous offre le maître du cauchemar pop.
Ayant lieu à Noël, dans un Gotham City de neige et de suie, ce deuxième opus des aventures du chevalier noir version Burton nous offre des personnages plus colorés et divertissants les uns que les autres: le Pingouin, joué par l'exquis saltimbanque Danny DeVito. Mais aussi Michelle Pfeiffer en Catwoman toute de cuir vêtue ou encore le magnat capitaliste Max Schreck, joué par l'inimitable Christopher Walken.
Au milieu de ces êtres déjantés, Batman (Michael Keaton) fait pâle figure. Difficile de s'ennuyer devant le fun kitsch à souhait, mais infiniment divertissant Batman: Le Défi.
par Yoann Graber
Un classique de Noël, pour moi, c’est Le père Noël est une ordure (1982). Plus que le scénario, ce sont les décors et les personnages qui sont marquants. Le film, un quasi-huis clos, se déroule dans un appartement au charme désuet, mais cosy. Tapisseries, longs rideaux et fauteuils en tissu sont certes un peu kitsch, mais donnent un style délicieusement vintage au lieu.
Imaginez un feu de cheminée au coin de la pièce et c’est l’environnement rêvé pour passer des Noëls douillets, comme on les aime. Le casting constitue l’une des forces de l’œuvre: on y retrouve des Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Anémone ou Josiane Balasko particulièrement inspirés.
Une seule chose ne donne pas envie de passer ce Noël avec cette sympathique équipe: les pâtisseries douteuses – le kloug et les doubitchous roulés sous les aisselles – du sympathique (mais pas forcément fin cuistot) voisin venu de l’Est, Monsieur Preskovic.
Par Joanna Oulevay
Je n’ai pas un film de Noël préféré. Parfois, je me surprends à taper «Noël» dans la barre de recherche Netflix. C’est l’occasion de tomber sur une file de films au scénario aussi cringe que le titre le promettait. On récolte donc du Noel Diary, Noël tombe à pic, A christmas Prince. En gros, on déguste un peu du Barbara Cartland dégoulinant sur petit écran, et étonnamment, ça passe aussi bien qu’un chocolat chaud après une soirée casse-gueule en peau de phoque dans une forêt glacée. Lorsque s’affichent les inévitables mots THE END, l’on a même envie de remettre le couvert, même si on déguste ce plaisir coupable en cachette sous la table.
Très étrangement, j’aime revoir certains K-Dramas à la fin de l’année, pour leur côté un peu désuet, tellement rassurant et sooooo romantic, avouons-le. C’est l’occasion de revoir l’inoubliable Crash Landing on you, et son piano sous la neige d’Iseltwald, planté au bord du lac de Brienz. Je reverrai peut-être My Name, Doona, une bonne surprise larguée cette année, mais également Business Proposal, ou encore l’Empire du sourire.
Enfin, j’aime me replonger de temps à autre dans la saga de Star Wars et son univers étendu, mais toute date symbolique est prétexte à ce binge multi-annuel.