D'après Blick alémanique, l'Aromat, qui fête ses 70 ans cette année, est en rupture de stock dans certains supermarchés en Suisse, notamment des succursales d'Aldi et de Migros (mais on en trouve à la Coop donc ouf!).
Sur Twitter, l'info a fait paniquer les accros de la poudre jaune signée Knorr. Et c'est bien normal. On n'avait pas connu une pénurie aussi impactante depuis celle des mules Birkentstock en 2022.
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— Michael Frauchiger🇨🇭🇦🇺🇦🇹 - emobility Plagöri (@MFrauchi) January 30, 2023
Une rédactrice romande a récemment écrit pour Konbini qu'en Suisse, déguster un plat avec ou sans l'Aromat c'est un peu comme prendre un avion en économique ou en première classe, mais à la différence que ça ne vous coûtera que 3fr10.
Le génie de l’Aromat, c’est qu’on n’arrive pas à identifier le goût. On dirait du bouillon de poulet alors que c'est végane. Disons que ça a le goût du bonheur. C’est salé, mais un salé avec de la perspective, un salé en 4D.
Une pénurie d'Aromat en Suisse serait un drame pour l'équilibre fragile des ados fauchés, des fumeurs de joints qui ont les munchies ou des teufeurs qui rentrent de soirée. Pire, elle serait cataclysmique pour des parents qui devraient expliquer à leurs enfants que le sel, c'est comme l'Aromat mais en moins bon. Une génération d'enfants grandirait probablement avec une plus grande chance de tomber en dépression. Car oui, l'Aromat fait l'effet d'un Xanax. Il apporte un peu de joie et d'équilibre dans nos vies. Si vous pensez que la Suisse est un pays prospère grâce à la démocratie directe et à des salaires décents, vous vous voilez la face... C'est grâce à l'Aromat. C'est notre animal totem.
Mais comme la coke, l'Aromat est une drogue dure. Il est difficile de se sevrer une fois qu’on y a goûté. Si au début, on en met uniquement sur des œufs durs, on finit par en foutre partout.
Quand on met de l’Aromat sur des pâtes «à rien» à 4 heures du matin, on entre dans une phase d'extase intense, on se sent pousser des ailes et on se met à penser qu'on sait cuisiner. Couper ça avec de la sauce tomate? Surtout pas! On veut sentir le goût pur de cette poudre dorée.
Forcément, comme toute drogue, la descente fait mal. On se retrouve au resto, chez des potes, chez ses parents, qui eux, n’utilisent pas cet exhausteur de goût, parce que soi-disant, c’est poison (casseurs d'ambiance). On transpire, on a envie de se faire une ligne d'Aromat épaisse comme un tronc d'arbre. On vous propose d’assaisonner votre plat avec du sel, voire pire, avec de la fleur de sel et vous avez envie de mettre une claque à cette personne.
Plus déprimant encore, les gens qui vous jugent: «Tu sais, c’est hyper mal noté sur Yuka». Ça, c’est votre pote qui se prend pour Gisele Bündchen et qui ne mange que des aliments au-dessus de 80/100. Elle passe son temps à scanner tout ce qu’elle ingurgite. C’est vrai, l’Aromat est le mauvais élève de cette appli pour bouffeurs de graines. Mais ces gens-là sont aussi les premiers à vous dire: «Hmmm! J’adore ta sauce à salade, tu me donneras la recette?»😈😈😈
D'ailleurs, en parlant de sauce à salade, il y a un autre ingrédient extraordinaire signé Maggi qui sublime les vinaigrettes. C'est un peu la cousine de l'Aromat, j'ai nommé: le Würze. Il ne manquerait plus qu'il y ait une pénurie de cette sauce soja suisse et notre pays tomberait dans un deuxième Sonderbund.