En troisième primaire, j'étais dans un collège minuscule de seulement deux classes (Yverdon, n'hésitez pas à construire des écoles, merci bien). Nous faisions la récré dans la cour d'une église. Le jour de la rentrée, à peine arrivés dans ce collège assez nul, on nous prévient que «de temps en temps», la récré sera parfois supprimée à cause des enterrements «qui peuvent choquer les élèves les plus sensibles». La bonne ambiance. Je pense surtout que c'était pour que nous ne choquions pas les endeuillés. Voir des gosses s'échanger des cartes Pokémon en hurlant alors qu'on sort le cercueil, ça peut faire mauvais genre.
La veille de ma première année à l'université, j'étais tellement stressée à l'idée de faire ma rentrée que j'ai (très) peu dormi. Arrivée dans l'hémicycle durant les premières présentations et la répartition des groupes pour les séminaires, je me suis assoupie endormie. Une petite sieste qui allait me coûter cher.
Il m'a fallu près d'une heure pour trouver le bon numéro de salle et tenter de m'y glisser. J'ai appris bien des années plus tard que le professeur m'avait surnommé «la retardataire en chef» auprès des autres élèves et de ses collègues.
Lors de l'une de mes rentrées au Gymnase, j'ai eu envie de créer un mini-journal de classe. Au menu: des potins, des anecdotes et des mini-enquêtes à propos de mes chers camarades. Le canard avait pour nom le Burâleur, du nom d'un chapitre de l'un des livres de Laurent Ruquier, figure du PAF que j'affectionnais à cette époque. Ma première, en un seul exemplaire, fut aussi attendue qu'une édition du "Bal des débutantes" de Tatler: mes camarades adoraient lire des papiers les prenant pour objet d'étude.
Aucune idée où ils se trouvent. Qui sait, peut-être qu'on se les arrachera chez Koller Auktionen un jour....
Ma première semaine de rentrée scolaire au collège a été des plus «traumatisante». Alors que je revenais à la maison avec sac à dos chargé de nouveaux cahiers et livres pour débuter l'année, je sentis une drôle d'odeur en ouvrant mon sac et j'ai découvert que la pêche que j'avais transportée toute la semaine avait littéralement explosé dans mes affaires. Résultats: des livres inutilisables et une odeur de pêche qui allait me suivre durant plusieurs jours. J'allais avoir douze ans, j'étais vraiment touché par cet événement et je n'ai pas encore «fait la paix» avec ce fruit.
Après mon premier jour de rentrée au Lycée (gymnase pour les Vaudois) à Neuchâtel, je montre la liste des élèves de ma classe à ma maman qui s'arrête net en lisant le nom d'une de mes camarades: «ce nom me dit quelque chose» me dit-elle interloquée. Après quelques recherches, elle s'est souvenue qu'elle avait déjà rencontré la mère de ma camarade.
A l'époque, nos mères s'étaient réunies pour fêter notre première année et elles s'étaient perdues de vue depuis. Se retrouver avec une camarade née le même jour que moi c'était déjà pas mal, mais savoir que nos mères s'étaient rencontrées à notre naissance, c'est encore mieux.