La 96e cérémonie des Oscars s'est tenue ce dimanche soir à Los Angeles. Et c'était aussi convenu et chiant que prévu. Durée, à peu près 3 heures 30, ressenti 17 jours.
Des stars plus ou moins bien sapées sur le tapis rouge. Dans les choses très prévisibles, on peut citer quelques fashion faux pas, dont celui d'Emma Stone et de cette affreuse robe qui ressemble à la collerette que porte un chat en sortant de chez le vétérinaire.
Emma Stone and Jennifer Lawrence at the #Oscars pic.twitter.com/wr7LuDtSHB
— Film Updates (@FilmUpdates) March 11, 2024
Du côté de la distribution des statuettes, là encore, c'était couru d'avance, Oppenheimer a presque tout raflé, laissant à l'univers beaucoup trop rose de Barbie la petite miette de «Meilleure chanson originale», pour What Was I Made For? de Billie Eilish.
A propos de choses beaucoup trop roses, il fallait s'y attendre: Ryan Gosling, alias Ken, a poussé la chansonnette dans un costume full rose premier degré. C'était annoncé à l'avance, c'était aussi chou que prévu, c'était aussi convenu qu'on pouvait l'imaginer.
Donnons-leur un point bonus pour le moment où Slash, le légendaire guitariste des Guns N' Roses, a débarqué, caché sous des têtes de Barbie en carton. Mon électrocardiogramme a vaguement frémi à ce moment. OK, d'accord, c'était sympa. La prestation de Ryan Gosling était choukinette. La mise en scène, bien que trop rose, était choupi aussi et, à l'échelle des Oscars, légèrement punk. Un joli point final pour cet amas de rose qu'on nous sert depuis l'été 2023 et qui dégouline par tous nos pores.
D'accord, il y a eu quelques prises de parole «engagées et puissantes», comme on dit. Dans une cérémonie où on espère être diverti, c'est le moment idéal pour aller se chercher un petit truc à manger (ou aller se coucher). N'allez pas me faire croire que vous avez veillé tard pour regarder les Oscars pour ça, ou que ce matin, en vous levant et en scrollant, vous avez regardé les vidéos des discours plutôt que celles où John Cena se promène à poil. Ah oui, parlons-en.
John Cena, catcheur et acteur américain, a joué un petit sketch avec le présentateur Jimmy Kimmel en hommage (est-ce vraiment le bon mot? Mmhh pas sûr) à un incident survenu en 1974, lorsqu'un intrus avait fait irruption sur scène, nu comme un ver.
Le catcheur-acteur surgit d'un côté de la scène, le torse glabre, le reste de son corps caché par les décors. Puis, armé d'une paire de Birkenstock et de l'enveloppe du prix du meilleur costume en guise de cache-machin, John Cena débarque sur scène.
Une séquence légèrement gênante, vaguement drôle, principalement lourdingue «mais pas méchante», et surtout, assez convenue elle aussi. Dans la scène suivante, Cena est habillé d'une toge dorée, que Jimmy Kimmel termine de lui ajuster, histoire de rester sur du «bizarre mais pas trop parce que c'est quand même de la télé, en direct, et puis on est aux States, quoi».
Sur les réseaux sociaux, Cena à poil, c'est à peu près ce qu'on retient de cette 96e cérémonie des Oscars. Même les puritains et conservateurs s'en mêlent et s'excitent sur le fait que c'est «une humiliation», c'est très très grave, c'est pas bien, ça fait plaisir aux pédophiles puisque Kimmel est dans la fameuse liste d'Epstein, etc, etc.
Bref, une cérémonie aussi longue et convenue que d'habitude. Même John Cena à poil et Ryan Gosling en duo avec Slash n'ont rien pu y faire. La prochaine fois, envoyez directement les statuettes au casting d'Oppenheimer.