Après quasiment un mois en compagnie de l’Asus ROG Ally, on a enfin assez de matière pour vous donner notre premier avis. Notez que durant notre longue session de test, nous n’avons pu profiter que de la moitié du temps de l’appareil. En effet, celui-ci nous a posé beaucoup de problèmes, notamment à cause de Windows, un point fort de cette console qui est aussi son talon d’Achille.
L’Asus ROG Ally est un ordinateur gaming compacté dans un format «console portable». Le tout tourne sous Windows 11 avec une surcouche Asus afin de pouvoir établir certains paramètres, notamment sur la performance, directement sur la console, histoire d’outrepasser le système d’exploitation. Pour nous, ce nouveau marché qui est actuellement porté par le Steam Deck est la véritable réponse à la fameuse phrase: «emportez vos jeux partout». Parce que oui, l’Asus ROG Ally fera tourner (presque) tous vos jeux de manière native. Cerise sur le gâteau, il peut être utilisé via une docking afin de devenir un véritable PC de bureau sur lequel vous pouvez brancher un clavier, une souris et des écrans. Ou encore simplement à une télévision en appairant une quelconque manette.
Avant de parler de qualité du produit, ou encore de performances, on doit d’abord vous parler de Windows 11. Puisque c’est bien via ce dernier que l’expérience utilisateur va se dérouler. Si vous vous attendez à une expérience simple d’utilisation, sachez que ce sera tout le contraire. Ici vous allez rencontrer les mêmes contraintes que sur un PC normal, avec en plus, le souci de l’ergonomie. Taper ses 10 mots de passe pour activer ses différents launchers, ce n'est pas agréable. D’ailleurs, c’est le même constat avec n’importe quelle autre manipulation. De notre côté, on a opté pour un passage sur une docking le temps de tout configurer tant l’expérience n’est pas agréable.
Pour couronner cette mauvaise expérience, plusieurs soucis d’affichage sont venus entacher nos moments sur Windows 11. Comme par exemple un clavier virtuel qui, une fois qu’il se met en retrait, laisse une marque blanche derrière lui. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Bien heureusement, c’est une partie logiciel qu’il est possible de corriger, et qu’on espère voir améliorée dans les prochains mois.
Mais tout n’est pas si sombre dans le paysage de Windows 11. En effet, si vous avez les mêmes contraintes que sur un PC normal, vous avez aussi la chance d’avoir toute la compatibilité que propose ce dernier. Tous les jeux seront disponibles, vous n’avez tout simplement plus besoin de vous poser une quelconque question. L’Asus ROG Ally peut même devenir votre PC principal docké qui se transporte partout et qui devient une console de jeu. Je vous passe les détails sur la partie logiciel que vous pouvez mettre en place pour du traitement d’images, de textes, etc. Ou encore, pour rester dans le jeu vidéo, l’émulation qui n’a ici plus de limites. Le Cloud Gaming étant bien sûr possible, ou encore les jeux mobiles.
Windows 11 est donc un choix intéressant, il souffle tout autant le chaud que le froid.
Une fois que tout est configuré, vous êtes prêts à embarquer avec vous la meilleure machine portable du marché. De Cyberpunk 2077 (60fps, Medium, 1080p) à la toute récente démo de Lies of P (100fps, Medium, 1080P) en passant par Diablo 4 (100fps, Medium/Low, 1080p), l’Asus ROG Ally ne plie jamais les genoux. C’est tout simplement impressionnant! La chauffe est parfaitement maitrisée et l’appareil ne fait quasiment pas de bruit. Face à la concurrence, c’est un énorme pas en avant. L’écran Full HD aide bien évidemment grandement à cette immersion simplement bluffante et l’audio n’est pas en reste puisque nous avons remarqué que les haut-parleurs délivrent un son encore meilleur que celui du Steam Deck.
À partir de là, on n'a pas d’exemple concret à vous donner, hormis vous dire que c’est un véritable PC capable de tout encaisser. Notez qu'on n'est pas allé explorer les titres qui souffrent d’optimisation tels que Star Citizen, pour ne citer que lui.
Pour en revenir à l’écran, sachez que le fabricant a opté pour une dalle à 120Hz. Si vous aimez la fluidité, vous allez être servis. En effet, avoir entre les mains des titres qui tournent de manière si fluide, c’est simplement grisant.
Si la puissance est au service de la console, la partie contrôleurs est en léger retrait. Les boutons sonnent un peu (trop) plastique et les joysticks semblent provenir du fournisseur le moins cher. Sans parler des boutons supplémentaires au dos de l’appareil qui offrent un mauvais feeling, en plus du mauvais placement. Dommage, c’était presque un sans faute.
L’expérience portable est exceptionnelle et la partie dockée n’est pas en reste. C’est même celle-ci qui nous a le plus bluffés. Histoire de tester le produit comme il se doit, on a décidé de prendre l’Asus ROG Ally à une LAN garage que la rédaction organise une fois par année. Aussi difficile que cela puisse paraitre, sans aucun réglage supplémentaire hormis ceux du jeu, le jeu Valorant tourne à 200 fps de manière constante sur un écran externe en Full HD. Et ce, sans carte graphique externe.
Le reste de l’expérience est assez simple à expliquer, tout se passe comme sur un PC fixe. C’est véritablement la même chose, hormis qu’à la fin de notre LAN, il suffisait de débrancher la docking, mettre les accessoires dans un sac à dos et rentrer à la maison. Tout en prenant soin de continuer de profiter de l’Asus ROG Ally sur le chemin du retour. Nos tests ne se sont pas portés sur la 4K. Bien qu’on imagine facilement voir tourner certains jeux dans cette résolution, il faut tout de même savoir garder les pieds sur terre. Si vous comptez utiliser la console d’une telle manière, ne dépassez pas les résolutions de plus de 2560×1440 (2K).
Bref passage sur l’autonomie pour vous donner notre retour sur ce point plutôt important. En pleine charge, à 25W (mode Boost), dans Cyberpunk 2077, la console a lâché prise après 1h15 environ. C’est faible, mais c’est un élément très difficile à jauger tant il y a de choses à prendre en compte.
D’un jeu à l’autre, l’autonomie sera différente, jouer à Vampire Survivor en baissant les FPS, la résolution et le rafraichissement de l’écran vous proposera des heures de jeu face à un titre un peu gourmand qui utilise internet en boucle et l’écran à 120Hz. Nous n’avons pas donc de mesures exactes. Néanmoins, nous pouvons saluer Asus qui propose plusieurs réglages de puissance, et de réglages d’écran afin de jauger selon vos besoins l’énergie. Avec un format plutôt très compact, il devient difficile d’exiger plus de temps de jeu, surtout à pleine puissance.
C’est possible. Après avoir pris l’habitude d’utiliser un Steam Deck au quotidien, l’Asus ROG Ally est un concurrent bien meilleur sur beaucoup de points. Malheureusement, l’ergonomie de Windows 11 risque de refroidir énormément de personnes. Ce n’est pas tout, sa plastique un peu trop prononcée et ses boutons premier prix n’inspirent pas confiance.
Pour déployer le plein potentiel de l’Asus ROG Ally il faut véritablement mettre la main dans le cambouis. Et ne pas avoir peur de se salir les mains, bien évidemment. Ce n’est pas une console portable à proprement parler, comme on imagine une Nintendo Switch, par exemple. C’est un ordinateur de poche, et c’est véritablement la chose qu’il faut garder en tête au moment de l’achat.
Nos dernières semaines en compagnie de l’Asus ROG Ally nous ont enseigné deux choses: la frustration, et l’émerveillement. On a passé la moitié du temps à être bloqué avec le compte Windows qui nous annonçait un code PIN erroné à chaque lancement de la machine. Notez que pour chaque récupération de code, il nous fallait attendre sur les personnes d’Asus suisse qui ont été adorables, merci à eux. Malgré tout, on a eu un problème de boutons non reconnus sur Windows, et des drivers corrompus. Après deux réinitialisations et la désactivation du Fast Boot dans le BIOS, on a enfin récupéré la machine.
Malgré ces deux semaines de galère, chaque moment est devenu une véritable expérience de jeu avec l’Asus ROG Ally. Comme on l'a dit plus haut, elle ne s’essouffle jamais. Et même quand elle souffle, elle le fait en toute discrétion.
Ce nouveau marché qui grandit à toute vitesse va trouver un large public, mais il ne remplacera pas les possibilités existantes. Bien que notre passion brûle pour ces petits produits, l’expérience reste bien évidemment différente de celle sur consoles, ou sur un bon PC fixe.