Les fans l'attendaient avec impatience: une première bande-annonce du prochain volet de «Grand Theft Auto» (GTA) a été diffusée lundi, dix ans après la sortie du précédent opus du très populaire et controversé jeu d'action. GTA VI sortira en 2025.
La vidéo mise en ligne par Rockstar Games sur le réseau X et sur YouTube montre un retour du jeu vidéo à Vice City, le décor inspiré de Miami, et pour la première fois, un personnage principal féminin. Le studio avait prévu de la diffuser mardi, mais a décidé d'anticiper sa mise en ligne à cause d'une «fuite», a-t-il précisé.
Dans la bande-annonce, une gardienne de prison demande à une jeune femme en combinaison orange, celle des détenus américains, «Lucia, tu sais pour quoi tu es ici?». «Manque de bol, j'imagine?», lui répond Lucia, qu'on retrouve ensuite debout dans une décapotable lancée sur l'autoroute puis, liasse de billets à la main, dans une autre voiture conduite par un homme. «La seule façon pour nous de nous en sortir, c'est de rester ensemble», assure-t-elle à son compagnon.
La vidéo évoque ainsi un duo criminel à la «Bonnie and Clyde» et confirme plusieurs rumeurs au sujet du nouvel épisode, dont celles du lieu et d'un personnage féminin central et jouable, une première pour GTA. Elle a reçu plus de 3 millions de votes approbateurs sur YouTube dans l'heure qui a suivi la publication.
Au programme: vols de voiture, braquages, vente de drogue ou batailles de rue, sur fond de bande-son adaptée à l'époque et au style de la ville traversée. GTA VI n'est pas en reste, avec des fêtes sur des yachts, un alligator en fuite et moult courses-poursuites.
Lors des épisodes précédents, les joueurs pouvaient incarner un membre de la mafia italienne ou russe à Liberty City (New York), suivre les traces de Tommy Vercetti (librement inspiré du héros de Scarface Tony Montana) à Vice City (Miami) ou se glisser dans la peau d'un ancien membre de gang à Los Santos (Los Angeles).
Selon la maison-mère de Rockstar Games, l'entreprise américaine Take-Two, l'ensemble de la franchise s'est vendue à 410 millions d'exemplaires dans le monde, dont 190 millions pour le dernier opus GTA V sorti en 2013 et recordman des ventes du secteur aux Etats-Unis tant en volume qu'en valeur.
Mais son succès n'a pas été exempt de polémiques notamment en raison de l'aspect sulfureux du jeu qui met en scène des individus aux comportements délictueux et qui incite, selon ses détracteurs, les joueurs à reproduire eux-mêmes les actes de leur personnage, des accusations rejetées par Take-Two. La franchise a été bannie ou restreinte dans plusieurs pays.
Volontairement politiquement incorrect, GTA permet aux joueurs de «se comporter d'une manière qui causerait immédiatement des problèmes dans la vraie vie, voire même ferait risquer la prison ou la mort», souligne l'analyste de Wedbush, Nick McKay.
La liberté d'action dans un univers toujours plus étendu est l'une des clés du succès de GTA. «Je peux suivre l'histoire scénarisée ou juste explorer le monde et semer le chaos pour m'amuser», rappelle McKay, «peu de choses sont impossibles». Cinq ans après la sortie de GTA V, Rockstar Games avait fait basculer l'univers de GTA en ligne, distillant de nouveaux contenus et maintenant du même coup l'intérêt de son immense communauté.
Au-delà de la question de la violence, la série a aussi été critiquée par certains pour ses représentations caricaturales des femmes et des minorités, sans parler des mises en scène de torture. Certes, GTA V a intégré des personnages transgenres non jouables, mais «ce sont des travailleuses du sexe totalement caricaturales», notait Blair Durkee, directrice associée en charge du secteur du jeu vidéo de l'organisation GLAAD de défense des droits LGBT+, en amont de la sortie de la bande-annonce.
(ats/svp/acu)