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L'histoire vraie qui a inspiré «Conjuring 3» captive sur Netflix

Le documentaire de Netflix "Le diable pour alibi" raconte l'histoire vraie qui a inspiré le film "Conjuring 3".
«Le diable pour alibi» nous tient en haleine notamment grâce à des archives photos et sonores de la famille Glatzel. Ici, David et sa mère Judy. Image: Netflix

Netflix nous emmène à la source du mal

Un enfant possédé, un meurtre et des archives flippantes: le nouveau documentaire de Netflix, Le diable pour alibi, a tout pour captiver le spectateur. Il retrace la véritable histoire qui a inspiré le film Conjuring 3.
21.10.2023, 16:3021.10.2023, 17:14
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Le diable pour alibi, le nouveau documentaire de Netflix, a tous les ingrédients pour séduire les amateurs de films d'horreur et d'enquêtes paranormales: un meurtre, des témoins qui ont apparemment échappé au démon, des archives flippantes et des révélations surprenantes. Avec un soupçon d'esprit critique qui n'enlève rien à la réussite de la recette. Au lendemain de sa mise en ligne, le 17 octobre, il était déjà numéro un des films de la plateforme en Suisse.

«Le diable pour alibi»: la bande-annonce ici👇

Vidéo: extern / rest

Le documentaire revient sur une affaire survenue au début des années 1980 aux Etats-Unis, dans le Connecticut, qui a inspiré le film Conjuring: sous l'emprise du diable, troisième volet de la série de films d'horreur à succès sorti en 2021.

Pour vous guider, voici les personnages clés:

-Arne Johnson: le tueur âgé de 19 ans. Au début de l'histoire, il habite chez les parents de sa petite amie, les Glatzel.
-Alan Bono: la victime.
-David Glatzel: l'enfant possédé par le diable, 11 ans, petit frère de Debbie Glatzel, la petite amie d'Arne Johnson.
-Debbie Glatzel: la petite amie d'Arne Johnson.
-Judy Glatzel: la mère.
-Carl Glatzel: l'aîné des garçons de la famille Glatzel.
-Alan Glatzel: le frère «du milieu», entre David et Carl.
-Ed et Lorraine Warren: les chasseurs de fantômes appelés à la rescousse par la famille Glatzel pour exorciser leur fils David.

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La source du mal ou le début de l'histoire

Le 16 février 1981 à Brookfield, un jeune homme de 19 ans, Arne Cheyenne Johnson, tue à coups de couteau son propriétaire et ami, Alan Bono, devant témoins. Arrêté tout de suite après les faits, il dit ne se souvenir de rien, invoquant avoir été possédé par le diable.

Du pain béni pour les médias de l'époque qui ont suivi avec assiduité l'affaire du «démon du Connecticut»: c'est la première et unique fois aux Etats-Unis où un accusé choisit la possession démoniaque pour ligne de défense au tribunal.

Pour comprendre ce qui a pu mener à cet événement tragique, le documentaire remonte à la source du mal: la famille Glatzel. Celle-ci se retrouve confrontée à un cas de possession: David, leur fils de 11 ans, dit être possédé par le diable.

La famille vit un cauchemar, tout comme Arne Johnson, le petit ami de la fille de la famille, Debbie Glatzel. A cette époque, le jeune homme habite en effet chez les parents de sa petite amie.

Pour sauver leur fils, les Glatzel se résolvent alors à une solution hors du commun: un exorcisme. Présent lors de la séance, Arne Johnson aurait exhorté l'esprit à «l'affronter» lui à la place de l'enfant: c'est ainsi qu'Arne se serait retrouvé lui-même sous l'emprise du malin.

Des archives à vous glacer le sang

Dès les premières secondes du documentaire Le Diable pour alibi, on a la chair de poule. Gros plan sur une cassette audio étiquetée «Affaire Brookfield, enfant possédé qui jure»: on entend une respiration bruyante, bientôt suivie de grognements. Puis des voix qui crient:

«Je suis ta mère»

Une voix d'enfant part dans un rire à vous glacer le sang:

«T'es qu'une grosse conne»

L'enfant qu'on entend, c'est David Glatzel dans un enregistrement audio authentique fourni par la famille. Et ce sont précisément ces glaçantes archives audio qui font tout le sel de ce documentaire, lui procurant une atmosphère tendue et nourrissant le suspense du récit, même si on en connaît déjà l'issue.

Le fil de l'histoire est déroulé chronologiquement dans un habile mélange de témoignages actuels des protagonistes et d'archives photo, audio et vidéo de la famille Glatzel, et de reconstitutions de scènes avec des acteurs.

La famille Glatzel et son «mouton noir»

L'utilisation des photos et vidéos de la famille Glatzel contribue grandement à l'atmosphère particulière du documentaire. On voit le cadet de 11 ans plutôt rondelet, David, dans sa maison de Brookfield, entouré de ses deux frères, Alan et Carl, de sa grande sœur Debbie et son petit ami, Arne Johnson, qui vit provisoirement sous le même toit.

Maison de David Glatzel, dont l'histoire est racontée dans le documentaire Netflix "Le diable pour alibi".
La maison familiale des Glatzel, à Brookfield. Image: dr

Le jeune couple est sur le point d'emménager dans sa propre maison à Newtown. C'est justement dans cette demeure que David dit avoir été possédé par une entité démoniaque.

L'impression d'une famille middle class américaine normale vivant un peu en mode clanique se dessine. Mais très vite, le documentaire fait ressortir un personnage dissonant: le frère aîné, Carl. Son frère Alan explique que les deux ne s'entendaient pas. Et plus tard, Carl le dit cash: il ne croit pas du tout à cette histoire de possession. En gros, pour lui, David faisait juste son intéressant et avait juste besoin d'être remis à l'ordre.

Carl nous réserve même un petit rebondissement inattendu en nous livrant une tout autre image de sa mère, Judy Glatzel, suite à une découverte qu'il aurait faite après sa mort. Pour ne pas trop vous spoiler, on dira seulement qu'elle a peut-être joué un rôle dans les «visions» que David disait subir, selon Carl.

Le témoignage de David Glatzel

L'un des témoignages qui captive le spectateur est celui de David Glatzel: il a tout de même survécu à une possession par le diable si l'on en croit ses dires! Derrière l'homme aux cheveux gris d'une cinquantaine d'années qui s'exprime aujourd'hui devant la caméra de Chris Holt, on sent l'enfant meurtri par toute cette histoire:

«Je n'aime pas être vu comme le gamin possédé... mais c'est mon quotidien»
David Glatzel
David Glatzel dans le documentaire de Netflix "Le diable pour alibi".
David Glatzel dans le documentaire Le diable pour alibi.Image: Netflix

Il parle pour la première fois publiquement de son «terrible secret» afin de «rétablir la vérité sur ‹sa› famille». Selon lui, tout aurait commencé le 2 juillet 1980, alors qu'il aidait sa soeur Debbie et son petit ami Arne à nettoyer la maison où ils devaient emménager à Newtown.

Pendant que David balayait la chambre parentale, une force invisible l'aurait poussé sur le lit: il voit alors une image ressemblant à «un costume d'Halloween du diable» qui lui aurait parlé. Il s'enfuit à toutes jambes. Et le lendemain, terrifié, il raconte à sa famille:

«Il veut mon âme. Il va venir me chercher»
David Glatzel

A partir de là, le comportement du garçon devient bizarre: cris dans la nuit, visions, sentiment d'être poursuivi. Sa mère appelle un prêtre à la rescousse pour bénir la maison, mais cela ne fait qu'accentuer les manifestations surnaturelles: la maison qui tremble, les lumières qui clignotent et David qui se réveille en criant.

C'est alors que Debbie décide d'appeler les «chasseurs de fantômes» Ed et Lorraine Warren, dont le petit-fils témoigne dans le documentaire. Ils confirment que David est possédé par une entité démoniaque et conseillent à la famille de prendre des photos et d'enregistrer les manifestations de la possession pour pouvoir notamment fournir des preuves à l'Eglise et faire ainsi exorciser David. Ce qui se produira dans une église de Brookfield le 2 septembre 1980.

L'influence de Lorraine et Ed Warren

On peut donc en quelque sorte remercier les Warren pour les archives glaçantes que le documentaire nous donne à entendre et à voir. Mais le rôle du couple d'enquêteurs du paranormal, devenu la tête d'affiche de la trilogie Conjuring sous les traits de Vera Farmiga et Patrick Wilson, n'est peut-être pas si bienveillant que cela.

Ed et Lorraine Warren avec David Glatzel.
Ed et Lorraine Warren posent avec David Glatzel. Image: netflix

Carl, le mouton noir de la famille, affirme sans détour qu'Ed et Lorraine Warren ont sciemment suggéré à David le comportement étrange qu'il devait adopter pour avoir l'air d'être possédé: insulter sa famille, essayer de s'en prendre à eux physiquement...

Mais ce n'est pas très surprenant de la part de quelqu'un qui ne croit pas à la possession. Là où le documentaire nous cueille, c'est lorsque David lui-même dit en vouloir à Lorraine et Ed Warren.

Le couple avait poussé le pré-ado et sa famille à raconter leur histoire dans un livre, leur faisant miroiter des gains extraordinaires: «Lorraine m'a dit que je serais un garçon riche grâce au livre. Mais elle a menti», raconte-t-il, amer.

«Les Warren ont gagné gros sur notre dos. Ils n'hésitent pas à profiter des gens. Ils ne ratent jamais une occasion»
David Glatzel

L'histoire d'amour: seule lumière au tableau

Au final, qu'on croie au phénomène de possession ou pas, la force de ce documentaire est aussi de nous raconter l'histoire d'une famille qui a «éclaté» à la suite de cette affaire. «On ne se parle plus vraiment», révèle le frère aîné Carl.

Seule lumière au tableau, l'histoire d'amour entre Debbie et Arne: la jeune femme n'a jamais cessé de croire en l'innocence de son petit ami. Ils sont restés ensemble jusqu'à la mort de Debbie en 2021.

Le documentaire de Netflix "Le diable pour alibi" raconte l'histoire vraie qui a inspiré le film "Conjuring 3".
Debbie Glatzel a épousé Arne Cheyenne Johnson en 1985 alors qu'il était encore en prison. Image: Netflix

La bande-annonce du «Diable pour alibi»👇

Vidéo: extern / rest

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