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«Black bird», une série au polar classique et addictif

Paul Walter Hauser (à g.) et Taron Egerton (à dr.) sont fascinants dans la série Black bird.
Paul Walter Hauser (à g.) et Taron Egerton (à dr.) sont fascinants dans la série Black bird.Image: Apple TV+

«Black bird», polar addictif dans la tête d'un meurtrier

La nouvelle mini-série sur Apple TV+, Black bird, redore le blason du polar et insuffle un nouvel élan au récit tueur en série. Taron Egerton et Paul Walter Hauser cartonnent dans les deux rôles principaux.
16.07.2022, 16:5017.07.2022, 10:04
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Au milieu des années 1990, James «Jimmy» Keene (Taron Egerton) est un dealer, armé jusqu'aux dents et les tiroirs remplis de dope. Son train de vie luxueux va prendre fin abruptement au moment où les flics vont lui tomber dessus et l'envoyer passer dix ans à l'ombre. A partir de ce postulat, rien de neuf sous les cocotiers. Mais le récit va prendre une nouvelle ampleur quand les fédéraux vont lui proposer un marché: obtenir les aveux d'un tueur en série appelé Larry Hall (Paul Walter Hauser) en échange d'un allégement de peine. Deal!

Le prétendu meurtrier est accusé d'avoir assassiné plusieurs jeunes filles. Mais il n'existe aucune preuve tangible; Larry est un gars sans histoire et son implication dans ces affaires n'est pas avérée. Jimmy doit lui soutirer des aveux s'il veut sortir libre. Véritable meurtrier ou un simple individu en mal d'attention? Larry est un sacré spécimen, il se rêve en tueur de femmes et les flics n'y croient pas, ils le qualifient même d'«avoueur compulsif». Sauf pour Brian Miller (Greg Kinnear), un enquêteur en chef qui voit en cet homme timide et fanatique de reconstitutions de la guerre de Sécession, le diable en personne.

Ecriture chirurgicale

Une série aux plans secs et aux couleurs sombres. Black bird arpente le milieu carcéral, alternant solitude et danger constant, tout en injectant une dose de retenue dans sa dramaturgie. Pas de surjeu et de déchets, c'est la grande force de Black bird, dans son écriture chirurgicale, dans ses prises de vue dépouillées signées par le cinéaste belge Michael R. Roskam. Surtout, Dennis Lehane, l'écrivain à succès qui a inspiré Mystic river, Gone baby gone ou encore Shutter island, cible des moments, des séquences qui portraiturent un drame policier montant graduellement en puissance.

On pense à la série Mindhunter, on pense au film Les poings contre les murs ou encore à Escape at Dannemora, Black bird est une série qui s'attaque au profiling, à la folie stressante des autorités pour coincer un homme soupçonné. Dans la mer des récits du même genre, Black bird se démarque par sa sobriété, son minimalisme qui dévoile d'excellentes performances: Paul Walter Hauser est effrayant, fascinant, déstabilisant. L'acteur, révélé par Clint Eastwood dans Le cas Richard Jewell (2019), présente une copie quasi parfaite, dont s'est inspiré Taron Egerton, tout aussi bon dans le rôle d'indic. Et citons feu Ray Liotta, tout en rupture et poignant après un AVC, dans la peau du père de Jimmy Keene.

Casting brillant

L'excellente distribution, doublée de la justesse de l'écriture: voilà l'alliage gagnant pour Black bird. Tirée d'une histoire vraie, il est avant tout question d'un récit édifiant sur les parts sombres d'un tueur en série - le FBI table sur une quarantaine de meurtres, alors qu'à ce jour, il n'a été inculpé que pour une affaire.

Un jeu d'introspection, une épreuve mentale qui consistent à nous emmener dans les tréfonds de la psyché d'un meurtrier. Le spectateur est face à l'hypothétique folie dormante d'un tueur, et soudain, Larry devient un être pervers, aux antipodes de la fragilité décrite par les flics de son patelin. La noirceur masque sa petite voix tremblotante et aiguë. C'est ça, cette tendance morbide et curieuse à creuser dans l'âme d'un affabulateur ou d'un tueur en série pur-sang. Black bird, un polar noir et addictif, qui prend une hauteur psychologique qui rappelle la profondeur et la précision de Defending Jacob, autre sublime série sur Apple TV+.

«Black bird» est diffusée depuis le 8 juillet sur Apple TV+.

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