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The Morning Show est de retour sur Apple TV+: notre avis

Reese Witherspoon dans la série The Morning Show, saison 3.
Bradley Jackson (Reese Witherspoon) Image: Apple

Cyberattaque, Silicon Valley et démocratie: «The Morning Show» implose

L'une des productions phares de la plateforme d'Apple revient pour une troisième saison. The Morning Show est toujours aussi imparfaite, mais diablement addictive quand elle touche à la dangereuse frontière entre l'information et le divertissement.
14.09.2023, 18:4815.09.2023, 08:13
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La saison 2 avait effacé Mitch Kessler (Steve Carell) du paysage, mort tragiquement dans un accident de la route en Italie. Avec lui, c'est une culture d'entreprise toxique qui est dégommée. L'empire médiatique UBA est détaché de son spectre de harcèlement, expédiant le tumulte et la justice sociale dans un coin. Fini le prédateur, place au renouveau. Le show, écrit par Jay Carson, enclenche un nouveau chapitre, mais persiste dans cette recherche (et critique) du divertissement, au détriment du journalisme.

Après deux saisons réussies, la série continue de profiter des facéties et du fracas de notre ère, tissant toujours une toile assez étonnante dans laquelle notre attention reste captive.

Dans le premier épisode, Jay Carson nous propose un rapide tour de table, rythmé par la politique américaine. Il prend le pouls d'un pays biberonné aux news et aux scandales, avant de sonder l'intérieur d'un empire qui surnage dans un cataclysme permanent.

Névroses au menu

The Morning Show saison 3 est une nouvelle fois cette cocotte minute prête à faire boom, où on y trouve des confrontations entre des personnalités plus névrosées les unes que les autres et des existences sur civière où chacun veut assoir ses fesses sur le banc des décideurs de la chaîne.

Alex Levy (Jennifer Aniston) fait partie de ces personnages bien décidés à croquer dans le gâteau. Elle tentera de faire bouger les lignes, jouant de ses récents succès sur la plateforme de streaming lancée par la chaîne, juste avant le Covid - qui a sauvé le groupe. Pendant ce temps, toujours entre les murs de UBA, la tempétueuse Bradley Jackson (Reese Witherspoon) se bat contre sa hiérarchie et court après un idéalisme du journalisme tout en essayant de digérer son impossible relation avec Laura Peterson (Julianna Margulies).

Don Draper...pardon, Jon Hamm débarque en Elon Musk

Le navire UBA se retrouve alors confronté à l'irruption des milliardaires décomplexés de la Silicon Valley (personnifié par Jon Hamm), assez riches pour envoyer des fusées dans l'espace et y installer un télé-journal en prime time. Toute ressemblance avec des personnages existants serait fortuite...

Jon Hamm fait son entrée dans l'arène médiatique de The Morning Show.
Jon Hamm joue un Elon Musk un poil moins exubérant. Image: Apple

Ces entrepreneurs qui font désormais la loi, qui décident de l'algorithme qui vous informera, sont la hantise des journaleux en mal de maîtrise. C'est dans cette veine que le charismatique Jon Hamm entre en scène, dans la peau du géant de la tech Paul Marks, l'homme qui incarne l'emprise grandissante des magnats de la tech sur les médias. Vous y verrez des clins d'oeil aux rumeurs de rachat du Washington Post par Jeff Bezos.

Sale temps chez UBA et orages violents sur la liberté de la presse. Ce petit microcosme journalistique, malmené en terres impropres et mouvantes que représente notre démocratie actuelle, essuiera également une grosse tempête après une cyberattaque - les «UBA Leaks» vont mettre la boîte dans le pétrin, après des accusations de racisme et tout le tintouin.

Au milieu, en bête acculée, mais pas abattue, l'un des meilleurs personnages sériels de ces dernières années, Cory Ellison. Et l'immense Bill Crudup pour le camper. A ses côtés, trône un autre personnage fascinant du show: Stella Bak (l'intense Greta Lee), autre pion qui s'emploie à exécuter les basses besognes de son chef.

Reese Witherspoon et Billy Crudup.
Bradley Jackson (Reese Witherspoon) et Cory Ellison (Billy Crudup), un duo qui calcule. Image: apple

Dans ce troisième acte, The Morning Show continue d'user de petites romances dispersées, pour tenter de faire vivre des personnages secondaires. La relation à distance de la productrice de l'émission «Morning Show», Mia Jordan (Karen Pittman), avec un reporter envoyé sur le front en Ukraine, ne s'imbrique pas pleinement dans le déroulé.

Cette petite amourette est une illustration des imperfections qui peuvent freiner le récit. Quelques longueurs, aussi, mais The Morning Show reste une solide machine à divertissement, dont il est difficile de décrocher, tant le rythme et le sujet central restent particulièrement prenants. Aussi folle que l'enfer, aussi givrée que ses personnages, la production d'Apple insiste dans cet élan, mais cette fois-ci moins «soapesque», en se concentrant sur l'analyse politico-médiatique. Un vrai bourbier où les choses vont mal – pire que mal.

«The Morning Show» est disponible sur Apple TV+. Deux premiers épisodes diffusés le 13 septembre, puis un épisode le vendredi jusqu’au 8 novembre.

La bande-annonce:

Vidéo: watson
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