Initié en 2011, cette anthologie qui met en avant les dérives de la technologie et notre addiction aux écrans a su devenir culte par sa pertinence et son anticipation, la série étant souvent rattrapée par la réalité à un point qui donne envie de se doucher tout habillé après le visionnage de certains épisodes.
D'abord produite par la chaîne britannique Channel 4 et créée par un certain Charlie Brooker, c'est Netflix qui a repris le diamant déjà bien taillé en main à partir de la troisième saison. Quatre ans après une cinquième saison dispensable et un film interactif, Black mirror revient dès le 15 juin avec une nouvelle fournée d'histoires anxiogènes.
En guise de hors-d'œuvre, voici selon nous les épisodes les plus marquants de chaque saison.
Saison 1, épisode 1
L'épisode avec lequel tout a commencé. En 2011, Charlie Booker surprenait tout le monde avec un premier épisode choquant et impitoyable qui donnait le ton de sa série: une princesse a été kidnappée et le premier ministre britannique est soumis à un chantage abominable, dont l'image ci-dessus en est la parfaite illustration. Un épisode glaçant qui utilise le non-dit et le hors champ pour susciter l'horreur dans l’esprit du téléspectateur.
Saison 2, épisode 2
Cet épisode absolument malaisant suit la fuite d’une femme amnésique (Lenora Crichlow) dans une ville où tout le monde semble être complice alors qu'elle est en proie à un homme cagoulé armé d'un fusil… On ne va rien écrire de plus sur cette critique de la vindicte populaire et de la justice punitive. La chasse est un épisode brillant dont le twist se vit littéralement comme un uppercut en plein dans l'estomac.
Saison 3, épisode 4
Cette histoire d'amour lesbien aux allures d'Un jour sans fin est une véritable réflexion transhumaniste dans une ambiance nostalgique qui nous fait redécouvrir les 80's, 90's et années 2000. Un épisode qui semble être une exception, toutes saisons confondues, dans l'océan de noirceur qu'est Black Mirror puisque San Junipero est une ode à l'amour. Cet épisode est incontestablement ce que Charlie Brooker a écrit de plus beau.
Saison 4, épisode 5
Black museum se veut être une sorte d'hommage à tout ce qui compose l'anthologie qu'est Black mirror. Une touriste (Leaticia Wright) tombe sur un musée de l’horreur perdu au milieu du désert. Chaque objet qui s’y trouve a une histoire particulièrement sordide et leurs histoires sont contées par le gérant du musée. Allégorie d’une justice punitive, l'épisode touche à des sujets tels que le racisme et les conditions carcérales aux Etats-Unis. Largement méta, l’épisode a de multiples références aux épisodes précédents et offre un twist final surprenant.
Saison 5, épisode 6
Le sixième épisode de la décevante saison cinq s'avère être une fine analyse de la complexité du couple et de la sexualité de notre époque. Ainsi, Striking Vipers est un jeu de baston dans lequel les joueurs sont véritablement projetés dans la peau de leur personnage par l'intermédiaire d'une puce immersive. Une VR augmentée qui donne de véritables sensations physiques lorsqu'on reçoit des coups, ce qui marche aussi pour les caresses. C'est ce que vont découvrir deux amis trentenaires et mariés à leur femme respective, qui à travers leurs avatars, vont questionner leur orientation sexuelle sur fond de cybersexe et aborder en filigrane le concept de polyamour.