Trop bien, suite aux résultats médiocres de la Nati mais à des résultats encore plus médiocres d'autres équipes, les Suisses passent en huitièmes de finale. Woohoo. Pendant environ 12 secondes, l'Helvète moyen s'est enflammé. Puis, quand il a arrêté de brailler «Tetcheutetcheu, Juju, t'as vuuu ou bien, on est en huitième», qu'il a posé sa bière tiède et que son cerveau a été à nouveau un peu irrigué, il a réalisé que sa Nati allait jouer contre la France. «Euh mais ça veut pas jouer, ça.» Oui, voilà, calme-toi.
La France, championne du monde en 2018 et finaliste à l'Euro en 2016, n'a pas brillé face au Portugal mercredi soir, terminant sur un match nul et un câlin entre Benzema et Ronaldo. Mais elle a au moins le mérite de finir première de son groupe alors que la Suisse a dû invoquer les esprits et brûler de la sauge pour être l'une des moins mauvaises troisièmes équipes des matchs de groupes. Même Petkovic a dû écrire une petite lettre pour demander aux Suisses d'être gentils avec sa Nati après sa défaite mortifiante 3-0 face à l'Italie.
Comme, en vrai, j'y connais pas grand-chose, je suis allée demander à mes collègues ce qu'ils en pensent. Yoann, de la rubrique Sport, m'a fait remarquer que la dernière fois que la Suisse avait battu la France, c'était en 1992. Soit à une époque où les joueurs actuels n'étaient pas nés et où on taillait les maillots avec des silex. «Si la Suisse passe, c'est un exploit, si elle perd, bah c'est normal...». «On dit ça à chaque match de la Nati, non?», souligne Fred. C'est là qu'intervient mon collègue Guillaume. «Ferme-la», me dit-il. OK, merci.
Guillaume est parti, je reprends. Un petit pronostic, les collègues? «Tu veux le cœur ou la raison?» Yoann, je veux écrire un pronostic, accouche. «Le cœur, 2-1 pour la Suisse, mais la raison dit plutôt 3-0 pour la France...» Ma collègue Marie a un avis plus tranché. «J'en ai rien à foutre du foot, y a Too Hot To Handle qui a commencé sur Netflix.» Pour Fred, ce sera «4-2 pour le racisme ordinaire». OK, merci.