Sans Filtre est un nouveau format dans lequel vous, watsoniens, pouvez témoigner sur des sujets tabous de manière anonyme.
Voici le témoignage de Caroline, 38 ans, de Genève. Elle nous raconte son bad trip après avoir mangé du space cake.
Je vais vous raconter le jour où j’ai bouffé pour la première et la dernière fois du space cake. Spoiler alert: ça a été l’enfer. Je devais avoir 17 ans. J’étais avec mon copain de l’époque chez un pote à lui, ce genre de personne qui fume des bangs comme des joints. Je ne fumais pas de weed à l’époque (et aujourd’hui non plus d’ailleurs), ça m’arrivait de tirer sur un pet' de temps en temps mais c’est pas mon truc (je préfère les drogues dures). Néanmoins, on était chez ce pote qui avait fait un space cake. Je savais ce que c’était mais je ne savais pas à quel point ça pouvait partir en couille. J’en ai mangé un morceau et franchement, il était super bon. Tellement bon que j’en ai pris un deuxième morceau. Vous pensez que quelqu’un m’a retenue en mode: «fais gaffe, c’est chargé.» Que dalle. On m’a laissée faire.
Une heure passe et rien. Aucun effet. Manque de bol, c’est l’heure de partir, parce que j’ai 17 ans et que je vis encore chez mes parents. Mais je ne suis pas pour autant stressée. Je monte dans le tram pour rentrer chez moi et là, il se passe un truc trop bizarre. Je suis debout dans le tram et je laisse tomber mon parapluie qui était sous mon bras. Je crois que je l’ai regardé pendant cinq bonnes minutes sans le ramasser. J’étais bloquée. Au moment où je me décide enfin à le ramasser, je me dis tiens! J’crois que je suis défoncée. Je me rappelle m'être dit que c'était complètement con de manger ce space cake si c'était pour triper toute seule dans le tram en me sentant jugée par les autres passagers.
Je sors du tram et pour rentrer chez moi, il fallait que je marche 10 minutes. Quand je suis arrivée dans mon chemin, j’ai vu quelqu’un courir vers moi. D’abord je n’ai pas su si cette personne courait parce qu’elle était pressée ou si elle faisait un jogging. J’ai plissé les yeux et j’ai identifié qu’il s’agissait d’un homme (bravo à moi). Plus le type se rapprochait, plus je me disais qu’il ressemblait à mon père. Il faut savoir que mon père est un coureur aguerri. Mais j’étais pas sûre de ce que je voyais. En même temps, il ne court qu’en short et là, le type portait un pantalon. Il se rapprochait de plus en plus et franchement, je paniquais à l’idée de croiser mon père alors que j’étais foncedac.
Quand je me suis retrouvée à sa hauteur, j’ai réalisé que c’était pas mon père mais un gamin d’une dizaine d’années. Il ne faisait sûrement pas un jogging. Il était probablement en retard pour rentrer chez lui. Gros soulagement et en même temps, j’étais pas sûre de ce que j’avais vu. Pendant les 100 derniers mètres qui me séparaient de ma maison, je doutais encore. J’étais en train de psychoter en mode: mon père a vu à l’intérieur de mon âme, il sait que j’ai bouffé du space cake et il me punit en me foutant un vent. Ce raisonnement n’avait aucun sens, mais que voulez-vous, j’étais high.
Une fois devant chez moi, j’ai ouvert la porte et là suspense… était-ce mon père qui courait ou pas, au final? Eh bah non. Il était pépouze en train de boire le champagne avec ma mère dans le salon. Je les ai salués de loin et je suis vite montée dans ma chambre parce que je ne pouvais pas articuler deux mots. A partir de ce moment-là, trou noir. Je ne sais pas si je suis descendue plus tard pour dîner ou si je me suis endormie. Je n’ai aucun souvenir. Ils ne m’ont jamais parlé de cet événement, c’est que ça ne devait pas être si terrible.
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