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Ils ont tenu deux semaines. Deux semaines avant de nous faire repartir sur des trucs chelous que personne ne mangera jamais dans sa vie. Oui, je veux bien entendu parler de la croûte de compost, généralement plus appropriée sur le balcon ou dans la poubelle que sur la table d'un restaurant.
On commence par un teasing d'environ 50 minutes (temps ressenti) sur la présence de Pierre Gagnaire dans l'émission, ainsi qu'un événement inattendu, un rebondissement exceptionnel........... Pierre Gagnaire a aimé un plat. C'est comme les chaussettes de Sébastien, ça, c'est vraiment du plot twist intergalactique. Mais bref. Après cette introduction emphatique et plus longue qu'un ticket de caisse Leclerc, l'émission commence avec deux chefs espagnols, Oriol Castro et Eduard Xatruch. Les pauvres, eux n'ont pas eu droit à un teaser digne d'un film Marvel.
Sous le regard ébahi des candidats, les deux chefs présentent un plat intitulé «Volcan de mangue et sa lave».
Et allez, encore une expérience de SVT de 5e en guise de repas. Comme dans les cours de SVT, mon cerveau décroche presque automatiquement. Du coup, ces deux chefs ont cuit de la mangue dans de la lave, c'est ça? Ah non, en fait leur roche volcanique, c'est du sucre mélangé à du piment noir, auquel ils ajoutent «une lave comestible», qui est en fait du jus de pomme. On vit vraiment à l'ère des fake news.
La mission des candidats cette semaine sera donc de trouver une «cuisson inédite» de fruit. Inédite? Ils vont tous devoir inventer une technique de cuisson à laquelle aucun chef dans le monde n'a jamais pensé avant? Est-ce qu'on ne leur en demanderait pas un peu trop? C'est comme si au bac de maths, on te disait d'inventer un nouveau théorème. A ce rythme, l'année prochaine on va leur demander de fabriquer les poêles. Et puis qu'est-ce qu'on a dit sur le fait de commencer l'émission par le dessert? Pourquoi vous déréglez tout comme ça?
L'épreuve démarre, et se transforme en un véritable festival de croûtes. Cet épisode a-t-il été sponsorisé par la Société française de dermatologie? Wilfried fait de la mangue dans une croûte de cendres. Sébastien cuit sa banane dans une croûte de miel et de bicarbonate. Mickaël, qui a bien compris la thématique du fruit, fait du concombre accordé avec de l'agneau (ok peut-être que techniquement le concombre est un fruit, mais please). Le tout dans une croûte de sel. Y a plus de croûtes dans cet épisode que dans un hospice en 1917.
Mais tout ça n'est rien comparé à Lucie, qui invente la recette croûtissime, mère de toutes les croûtes. Elle ne va pas faire une croûte de sel. Ni une croûte de miel. Elle va faire une croûte de COMPOST. Oui, le truc où on jette les déchets pour qu'ils soient grignotés par des petits vers. En fruit, Lucie a choisi de cuisiner l'avocat, parce que «c'est tellement une culture qui pourrit la planète. Un avocat, c'est 10 000 litres d'eau.» On dirait David qui dénonce la déforestation avec du chevreuil rôti. «Pourquoi pas confronter l'avocat, qui est un truc anti-écologie, avec le compost qui est un truc pro-écologie?», explique la candidate. Oui, ou alors t'aurais pu faire des pommes.
Pour agrémenter ses avocats, Louise va ajouter une tuile avec des champignons et du sésame «pour vraiment rappeler qu'on est dans un dessert». «Top Chef» c'est vraiment un univers où tu perds tous tes repères quand même.
Inquiet, Glenn Viel fait remarquer à Lucie que mettre des avocats entiers dans du compost ça va pas... leur donner du goût? Du coup, la candidate part en spirale. La pauvre.
Mais heureusement, Glenn Viel la rassure et la rebooste, prouvant une nouvelle fois qu'il est un excellent ajout à l'émission. Et puis on commence à avoir de la peine pour Lucie, qui se laisse constamment déborder par le stress. Allez meuf, lâche ton syndrome de l'imposteur et dit non de Narta!! (si vous n'étiez pas ado dans les années 2000, vous ne pouvez pas comprendre l'impact cataclysmique de cette pub sur la psyché collective).
La dégustation démarre, et le chef espagnol dit à Lucie qu'elle a «une philosophie très claire» avec son avocat anti-pollution: on aura vraiment tout entendu. Demain, j'irai manger une entrecôte pour dénoncer l'élevage intensif.
Le plat de Lucie est un immense succès, et un des chefs trouve ça tellement «muy bueno» qu'il en perd son oreillette.
Et finalement, c'est l'avocroûte de Lucie qui gagne l'épreuve, tandis que Wilfried part en dernière chance.
La deuxième épreuve commence, et cette année, ils ont vraiment tout donné sur l'analogie «Pierre Gagnaire est Dieu».
On est quand même très heureux de le retrouver, parce que Pierre Gagnaire, qu'est-ce qu'il a l'air SYMPA. Je pense que si on laisse Stéphane Rotenberg et lui dans la même pièce pendant assez longtemps, leurs énergies positives sont capables de faire repousser le corail et réparer la couche d'ozone.
Par contre, l'épreuve du grand chef consistera à réaliser des meringues... salées. Cette émission est maudite. Non seulement on nous fait le salé après le sucré, mais en plus, soyons honnêtes, la meringue française, c'est dégueu. J'ai les dents qui crissent (non, qui crrrrrissent) rien que d'y penser.
Pendant l'épreuve, Arnaud prouve qu'il est toujours le mec le plus divertissant de cette émission («Y a deux personnes que j'aime dans ma vie, y a Céline Dion et Pierre Gagnaire»), et Lilian fait des meringues qui ressemblent à des mini zguegues.
Louise, quant à elle, n'aime pas du tout cette épreuve: «Ça m'inspire pas plus que ça, quoi». La candidate a décidé de faire des meringues au maïs façon tortilla, mais ne semble pas très sûre d'elle. «Très sincèrement, je suis angoissée». Same!
Au final, c'est Thibaut qui récolte les incroyables compliments de Pierre Gagnaire qu'on nous annonçait depuis une semaine, et c'est donc lui qui remporte donc l'épreuve.
Malgré tous les efforts de Louise, la candidate atterrit en dernière chance face à Wilfried, son camarade de la brigade rouge. Les deux chefs devront réaliser un plat en une bouchée, en 45 minutes, et comble du cruel, c'est Hélène Darroze qui dégustera à l'aveugle et éliminera un de ses chouchous. Mais le plus dur dans cette histoire, c'est que le thème, c'est le blanc de dinde???????
Wilfried opte pour une farce de dinde au curry qui a l'air assez savoureuse. De son côté, Louise cuisine tellement vite qu'elle franchit le mur du son, et dans sa bouchée, elle met tous les ingrédients jamais créés: de l'huître, du citron, de l'anguille, du lard, du jambon, des croûtons. C'est la bouchée la plus chargée de l'histoire.
Et puis le moment tant redouté approche: Hélène Darroze enfile son plus beau masque de sommeil, et déguste les deux plats de ses candidats. Méthodique, silencieuse, la cheffe semble plus concentrée sur ces bouchées que les serveurs parisiens quand t'essaies d'attirer leur attention.
Et c'est Louise et sa bouchée aux quarante-cinq saveurs qui remporte la dernière chance, tandis que Wilfried tire sa révérence (même si à tous les coups ils vont le faire revenir dans trois épisodes, on vous connaît maintenant hein). Allez, à la semaine prochaine!
Le réchauffement climatique quand il voit les candidats parler d'immigration 72 heures sur 24:
«J'espère avoir la première place du classement, parce que c'est une place que j'aime bien avoir»: qui l'a dit, Mickaël ou Macron?
Cet article a été publié initialement sur Slate. Watson a changé le titre et les sous-titres. Cliquez ici pour lire l'article original