4 milliards de perte et 9000 postes supprimés: Credit Suisse dans la tourmente
La quatrième perte trimestrielle d'affilée pour Credit Suisse s'avère largement supérieure aux prévisions des analystes (qui tablaient en moyenne sur -602 millions). Il y a un an, la banque enregistrait un bénéfice de 434 millions.
Le patron de la banque d'affaires Christian Meissner a annoncé quitter l'établissement avec effet immédiat.
Jusqu'à présent, le numéro deux bancaire helvétique, empêtré dans de nombreux déboires, n'avait rien laissé filtrer de ses projets de remaniement - malgré la pression des marchés et les nombreuses rumeurs relayées par la presse.
Credit Suisse avait cependant laissée entendre qu'il comptait devenir «plus concentré et plus agile». C'est dire si sa nouvelle stratégie, qui doit permettre à l’établissement en difficulté de se stabiliser et de retrouver la voie de la rentabilité, était attendue.
Dans un communiqué publié jeudi matin, Credit Suisse a mis fin au suspens et annoncé un vaste plan de relance comprenant une «restructuration radicale» de la banque d'affaires.
9000 postes supprimés
Ces mesures d'économies auront d'abord un impact sur l'emploi: la banque compte réduire ses effectifs de 9000 postes d'ici le troisième trimestre 2025.
La réduction de 2700 équivalents temps plein est actuellement en cours. La banque compte aussi réduire de 50% ses coûts de consultants et de 30% ses dépenses auprès des sous-traitants.
Parmi les autres mesures phares au plan de l'institution:
- L'autonomisation de l'entité «CS First Boston».
- La création d'une unité de défaisance pour les activités déficitaires.
- Le renforcement de la gestion de fortune et des activités helvétiques.
- Une réduction des coûts de 15% d'ici 2025.
- Des coûts limités à 2,9 milliards jusqu'à fin 2024.
L'établissement compte également lever quelque 4 milliards de francs par l'émission de nouvelles actions, notamment auprès de Saudi National Bank qui s'est engagé à hauteur de 1,5 milliard ou 9,9% du capital-actions.
Difficultés en cascade
La banque a fait face ces dernières années à de nombreuses difficultés, avec notamment un chamboulement continu de sa direction.
L'établissement cumule aussi d'autres soucis: la débâcle du fond spéculatif américain Archegos a coûté plus de 5 milliards de francs à la grande banque. Cette dernière est également empêtrée dans la liquidation des fonds Greensill, du nom de la société britannique d'affacturage en faillite, où elle était initialement exposée à hauteur de 10 milliards de dollars.
(mbr/ats)


