500 millions de dollars: la somme envisagée par Mohammed ben Salmane, prince héritier d'Arabie Saoudite, pour investir chez Credit Suisse, d'après des sources proches du dossier citées, lundi, par le Wall Street Journal – et plus particulièrement pour soutenir la nouvelle unité, CS First Boston.
Il ne s'agirait pas du premier financement saoudien dans la banque suisse. Pour rappel, la Banque nationale saoudienne vient tout juste d'augmenter ses participations, se hissant au rang de principal actionnaire de Credit Suisse.
Une participation massive de plus de quatre milliards, qui doit permettre à la banque de mettre en œuvre sa restructuration «radicale», annoncée le 27 octobre dernier.
La façon dont Mohammed ben Salmane, alias MBS, investirait dans la banque n’est pas claire. MBS est président du fonds souverain du pays, le Fonds d'investissement public, principal propriétaire de la Banque nationale saoudienne. Mais Credit Suisse n'aurait reçu de proposition formelle d'aucune «entité saoudienne», ont déclaré certaines personnes proches du dossier au Wall Street Journal.
L'identité de l'investisseur de 500 millions n'a, d'ailleurs, pas été confirmée par Credit Suisse: jeudi dernier, lors d'une conférence de presse à Londres, son président Alex Lehmann s'est contenté de mentionner un «investisseur anonyme».
Si on ignore d'où vient cet investissement, on sait en revanche à quoi il se destine: la nouvelle entité de Credit Suisse, CS First Boston – du nom de la banque d’investissement que Credit Suisse avait rachetée aux Etats-Unis dans les années 1970.
L'objectif de cette co-entreprise était alors de faire une entrée remarquée dans la cour des grands: Wall Street. Et, par la même occasion, de rivaliser avec d'autres grandes banques d'investissement américaines telles que Goldman Sachs.
En 1996, la société suisse a finalement été intégrée au groupe sous le nom de Credit Suisse First Boston (CSFB).
Disparue pendant une courte période, CSFB s'apprête à être ressuscitée, forte d'un investissement de plus d'un milliard de dollars.
PDG désigné de cette entité: Michael Klein, membre du conseil d'administration du Credit Suisse depuis 2018. Selon le Wall Street Journal, c'est l'implication de ce «conseiller de confiance dans le royaume saoudien» qui a permis l'investissement potentiel du prince Mohammed.
La déroute automnale de Credit Suisse semble derrière elle. Après les propos rassurants du président Alex Lehmann, l'action a rebondi de 9% vendredi.
A la suite des rumeurs de faillite début octobre, 10% des actifs de la gestion de fortune avaient quitté la banque et l’action avait chuté pendant plusieurs jours, à des plus bas historiques. (mbr)