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Pénurie d'énergie en Suisse: «Il faut interdire les bitcoins»

Pénurie d'énergie en Suisse: «Nous devrions interdire les bitcoins»

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«Une seule transaction en bitcoin consomme autant d'électricité qu'un ménage suisse en un mois et demi.»Image: sda
Face à la menace de pénurie d'électricité, l'ex-responsable en charge des crises Swissgrid, l'entreprise qui gère le transport de l'énergie en Suisse, demande l'interdiction des cryptomonnaies parce qu'elles engloutissent d'énormes quantités d'énergie. Les entreprises concernées s'y opposent... avec véhémence.
27.08.2022, 11:0528.08.2022, 09:52
Chiara Stäheli, Harry Ziegler / ch media
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«Nous devrions interdire les bitcoins.» Paul Niggli, ancien gestionnaire de crise de l'exploitant du réseau électrique Swissgrid, fait sensation avec sa revendication dans une interview accordée aux journaux alémaniques. L'ingénieur électricien se dit «choqué» que personne n'ait encore eu cette idée. Après tout, le commerce des bitcoins et autres cryptomonnaies repose sur «des ordinateurs qui nécessitent une puissance informatique incroyable et consomment, en conséquence, de l'électricité».

Paul Niggli fait le calcul suivant:

«Une seule transaction en bitcoin consomme autant d'électricité qu'un ménage en un mois et demi»

La consommation mondiale d'électricité en bitcoin correspondrait à environ deux fois la consommation annuelle de la Suisse.

Une étude menée par des chercheurs de l'université de Cambridge montre des résultats similaires. Ils ont calculé que la consommation d'électricité du bitcoin s'élevait à environ 134 térawattheures l'année dernière. Ce chiffre est comparable à la consommation annuelle d'électricité de pays comme la Suède, l'Ukraine ou la Norvège.

Le mécanisme de consensus est «l'élément préoccupant»

Le mécanisme de consensus, qui est à la base de la technologie blockchain, est responsable de la forte consommation d'électricité. Pour que toutes les transactions se déroulent en toute sécurité et qu'aucune manipulation ne soit possible, il faut une immense puissance de calcul. On sait depuis longtemps que cela nécessite beaucoup d'électricité.

Dans ce contexte, c'est surtout l'extraction de Bitcoins, Ethereum et autres, appelée «minage» dans le jargon technique, qui est particulièrement gourmande en énergie et «vraiment inquiétante». C'est ce qu'écrit l'expert en blockchain Vlad Coroamă de l'ETH Zurich dans une étude qu'il a réalisée pour le compte de l'Office fédéral de l'énergie.

Selon Vlad Coroamă, la consommation d'électricité générée par cet algorithme représente aujourd'hui, selon les estimations, 0,5% de la consommation annuelle d'électricité dans le monde. Cette part devrait encore augmenter à l'avenir, l'étude indique:

«Tant que le prix de la monnaie augmentera, les activités d'extraction et leur consommation d'énergie suivront»

Bitcoin Suisse, le plus grand prestataire de services crypto-financiers en Suisse, est également conscient de la forte consommation d'énergie. L'entreprise, dont le siège est à Zoug, précise, toutefois, que «la principale consommation d'électricité est liée à l'extraction du bitcoin, qui protège le réseau contre les attaques».

Bitcoin Themenbilder
Selon les estimations, la part du bitcoin dans la consommation mondiale d'électricité est de 0,5%.Bild: Shutterstock

Mais ce processus n'a pas du tout lieu en Suisse en raison des prix élevés de l'électricité, explique Marcus Dapp, responsable de la recherche chez Bitcoin Suisse:

«Une interdiction du bitcoin en Suisse n'aurait donc aucun impact sur le réseau bitcoin et sa consommation d'électricité»

La «Crypto Valley» à Zoug

Les entreprises de blockchain sont particulièrement présentes dans le canton de Zoug. C'est là que la «Crypto Valley» a vu le jour ces dernières années, et plus de 500 entreprises de blockchain y ont désormais leur siège.

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Heinz Tännler, directeur des finances du canton de Zoug.Bild: keystone

Par ailleurs, le directeur des Finances zougoises, Heinz Tännler, est président de la Swiss Blockchain Federation. Il considère l'affirmation de Niggli comme osée:

«Si l'on pousse cette exigence plus loin, il faudrait logiquement arrêter les appareils gourmands en électricité comme les téléphones portables, les ordinateurs, les climatiseurs, les réfrigérateurs ou les éclairages de Noël. Au total, ils devraient consommer bien plus d'électricité que les transactions en bitcoins.»

Interdire les transactions en bitcoin revient, en fin de compte, à interdire une nouvelle technologie, selon Tännler. Et de nombreux emplois en dépendent, et pas seulement dans le canton de Zoug. Il n'est pas possible de bloquer tout un secteur économique.

«Cela n'arrêtera pas le développement», affirme Heinz Tännler avec conviction qui complète:

«L'innovation se fera alors simplement ailleurs. A cela s'ajoute le fait que la mise en œuvre technique d'une telle interdiction serait extrêmement difficile, voire impossible, dans le commerce en ligne mondialisé.»

Des alternatives moins gourmandes en énergie

Il faut en outre tenir compte du fait que les transactions par blockchain «ne cessent de s'améliorer en termes de consommation d'énergie», explique Tännler. Enfin, il est également dans l'intérêt des exploitants des centres de calcul de maintenir les coûts d'électricité aussi bas que possible. Autrement dit: ils s'installent là où l'énergie est bon marché et facilement disponible. Ou alors, ils se tournent vers des algorithmes qui consomment moins d'énergie. Ce que confirme Marcus Dapp:

«Les mineurs de bitcoins recherchent dans le monde entier l'électricité la moins chère et il s'agit d'électricité produite en surproduction ou d'électricité renouvelable, qui est désormais moins chère que les combustibles fossiles en moyenne mondiale.»
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