Pirates dans les deux sens du terme: cybercriminels, ils s'attaquent à des navires. Et pas n'importe lesquels: de grands transporteurs, du type porte-conteneurs. En février 2019, raconte l'agence américaine Bloomberg, un cas qui avait évité la catastrophe avait néanmoins alerté le milieu:
Le média relaie les avertissements des experts devant les gigantesques dégâts économiques que pourraient causer des piratages de navires-transporteurs (80% du commerce mondial se fait par voie maritime), en particulier dans le contexte actuel de la guerre, où les échanges sont tendus. Rick Tiene, vice-président de Mission secure inc., une entreprise de cybersécurité à Charlottesville, en Virginie, dit:
Une enquête a montré que 93% des personnes interrogées ont reconnu avoir subi des violations directes liées aux faiblesses de la chaîne d'approvisionnement. L'article relate également que le nombre moyen d'intrusions est passé de 2,7 en 2020 à 3,7 l'an dernier, selon Lorri Janssen-Anessi, cheffe des cyberévaluations externes chez BlueVoyant.
Les exemples signifiants sont légion: «Jawaharlal Nehru Port Trust, le port à conteneurs le plus fréquenté d'Inde, a subi une attaque de ransomware en février. Une attaque ciblée contre Expeditors international de Washington inc., une grande entreprise de transport de fret, a paralysé ses systèmes pendant environ trois semaines et entraîné des dépenses de 60 millions de dollars».
Le secteur a, désormais, les moyens de sa technologie. Ce qui le rend à la fois vulnérable et apte à se protéger. Hapag-Lloyd AG, la plus grande compagnie maritime d'Allemagne, a annoncé, en avril, qu'elle deviendrait le premier transporteur à équiper l'ensemble de sa flotte de conteneurs de dispositifs de suivi en temps réel. Le tout est de maîtriser ces systèmes avant que les pirates ne les pénètrent. (jof)