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La Fed entame une nouvelle phase de sa lutte contre l'inflation

La Fed entame une nouvelle phase de sa lutte contre l'inflation

Le président de la Fed, Jerome Powell, s'exprimant sur la décision de l'institution de relever les taux d'intérêt.
Le président de la Fed, Jerome Powell, s'exprimant sur la décision de l'institution de relever les taux d'intérêt.Image: sda
Ce relèvement, moins fort que les précédents des taux, marque le début d'une nouvelle étape dans la lutte contre l'inflation, la priorité de la banque centrale américaine.
15.12.2022, 05:3015.12.2022, 07:07

La deuxième phase de la lutte contre l'inflation est lancée aux Etats-Unis. La banque centrale, après avoir relevé ses taux très fort depuis le printemps, ralentit désormais le rythme et a réduit drastiquement sa prévision de croissance pour 2023.

La banque centrale américaine (Fed) a relevé mercredi son principal taux directeur d'un demi-point de pourcentage:

  • Celui-ci se situe désormais dans une fourchette de 4,25 à 4,50%, a annoncé la Fed, précisant que la décision a été prise à l'unanimité;
  • Il s'agit du niveau le plus élevé depuis 2007. Et la Fed a prévenu qu'il n'était pas encore temps de s'arrêter: de nouvelles hausses «seront appropriées»;
  • Ses responsables prévoient même de les faire grimper au-delà des 5,00%, alors qu'ils anticipaient 4,6% lors des précédentes prévisions, publiées en septembre.

«Plus de preuves nécessaires»

Car, si la hausse des prix a montré un «ralentissement bienvenu», a souligné le président de la Fed Jerome Powell, lors d'une conférence de presse à l'issue de cette réunion, il estime qu'«il faudra nettement plus de preuves pour être confiants dans le fait que l'inflation est bien sur une tendance à l'apaisement».

Face à une hausse des prix, au plus haut depuis plus de 40 ans, la Fed a sorti depuis le début de l'année l'artillerie lourde, relevant, à quatre reprises, ses taux de trois quarts de point, un niveau de hausse auquel elle n'avait pas eu recours depuis 1994. Mais les effets de ses décisions mettent des mois à se faire sentir.

Lente décrue

La Fed, pour autant, se montre un peu moins optimiste qu'en septembre sur la trajectoire de l'inflation, et n'évoque pas de récession pour l'année prochaine, malgré les risques provoqués par sa lutte contre l'inflation, qui pourrait trop freiner l'activité économique.

«Je ne pense pas que quelqu'un sache s'il y aura ou non une récession aux Etats-Unis»
Jerome Powell, président de la Fed

Le taux directeur de la Fed était, jusqu'en mars, situé entre 0 et 0,25%, un niveau plancher destiné à soutenir l'économie pendant la crise du Covid en stimulant la consommation.

Celle-ci avait également été poussée par le niveau d'épargne particulièrement élevé des Américains, au moment même où de nombreux biens devenaient plus difficiles à obtenir à cause des difficultés mondiales d'approvisionnement et de la pénurie de main d'oeuvre. Résultat: les prix avaient flambé.

«Pénurie de main-d'oeuvre structurelle»

Si la décrue est entamée, elle reste lente. L'inflation a fortement ralenti en novembre, à 7,1% contre 7,7% en octobre, selon l'indice CPI:

«Quant au taux de chômage, les employeurs devraient peiner encore dans un proche avenir à embaucher, car le pays fait face selon lui à une pénurie de main-d'oeuvre structurelle, avec 4 millions de personnes qui manquent, en raison de départs en retraite anticipée, du million et demi de morts du Covid, et d'une immigration insuffisante»

Cela contraint les entreprises à augmenter les salaires pour attirer les candidats et retenir leur personnel:

«Je ne pense pas que nous soyons dans une spirale prix-salaires»
La secrétaire au Trésor, Janet Yellen

La Banque centrale européenne (BCE), qui se réunira jeudi, pourrait elle aussi passer à la deuxième phase de lutte contre l'inflation, et ralentir le rythme, après avoir opéré depuis juillet un tour de vis monétaire sans précédent dans son histoire. (ats/jch)

Une biche fait ses courses dans un supermarché
Video: watson
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