Les collectivités publiques ne pourront plus emprunter d'argent à la Fifa à l'avenir. La Fédération internationale de football a interrompu jeudi 16 mars cette pratique qui avait été dénoncée au début de l'année.
Des enquêtes de médias, notamment de la RTS, avaient révélé en janvier dernier que de nombreuses villes suisses avaient contracté des prêts à court terme auprès de la Fifa. Moins que le procédé financier, c'est l'aspect moral qui était critiqué, en lien notamment avec la dernière Coupe du monde au Qatar.
La Ville de Lausanne avait par exemple reconnu avoir contracté 28 prêts à court terme pour un emprunt moyen de 40 millions de francs. Elle a depuis annoncé ne plus accepter d'argent de la Fifa. De toute façon l'association internationale, basée à Zurich et qui tient son 73e Congrès cette semaine à Kigali, au Rwanda, a décidé de surseoir à cette pratique en utilisant autrement ses réserves.
Thomas Peyer, directeur financier de la Fifa, a précisé jeudi dans une interview accordée à l'Agefi que la situation était constamment évaluée. «Pour l'instant, nous avons suspendu les nouveaux investissements dans ce domaine, mais il est possible que nous continuions».
La Fifa investissait sous cette forme depuis cinq ans. Elle s'est engagée dans cette activité – qui n'est pas la composante la plus importante de ses investissements, précise le directeur financier dans l'Agefi – parce que ce type d'investissements est devenu disponible par le biais d'une plateforme fintech appelée Loanboox.
Cette dernière met en relation des débiteurs et des prêteurs dans le cadre d'un processus transparent et compétitif. La demande est exprimée et des groupes comme la Fifa peuvent soumettre une offre avec leurs conditions. «Cela correspondait bien à certains de nos investissements et, après un contrôle approfondi, nous avons décidé d'utiliser la plateforme» en 2018.
La Fifa, qui cherche à fructifier ses réserves afin de soutenir ses 211 associations membres dans le monde, examine avant tout le risque de contrepartie. Or:
Outre Lausanne, le quotidien économique cite la Ville de Genève et le canton de Neuchâtel parmi les autres emprunteurs pour des montants de 150 millions respectivement 100 millions. (ats/mndl)