Cette semaine, le franc est à la hausse. Notre monnaie, qui était encore à la parité le 1er mars dernier, monte désormais ce mardi à 1,02 euro, soit une augmentation de deux pour cent.
Le franc, longtemps en dessous de l'euro, avait atteint la parité après le début de l'invasion russe de l'Ukraine, avant de retomber au printemps 2022, puis de retrouver la parité début juillet, pour atteindre un pic à 1,05 euro le 28 septembre.
Depuis, pourtant, il n'a fait que de chuter. Sa remontée depuis le 1er mars est la plus notable depuis l'automne dernier. Ce début de hausse va-t-il se confirmer ou le franc suisse va-t-il reprendre sa dégringolade face à l'euro?
La question a toute son importance: l'an dernier, la solidité du franc durant l'été avait permis d'alléger le budget de nos vacances en France, en Italie ou en Espagne. Alors faut-il courir acheter des euros avant que la tendance ne retombe ou vaut-il mieux patienter?
Pour Sergio Rossi, professeur d'économie à l'Université de Fribourg (Unifr), le franc devrait continuer à s'apprécier ces prochains mois, notamment à l'approche des vacances. «Je ne pense pas que le franc suisse va se déprécier à nouveau. Pas besoin d'en retirer maintenant ou la semaine prochaine», explique-t-il.
La tendance est-elle lancée? Il faut dire que le contexte mondial pousse les acteurs économiques à la prudence, ce qui avantage le franc suisse en tant que valeur refuge. La guerre en Ukraine bien sûr, mais aussi la situation financière actuelle aux Etats-Unis, après la faillite de la Silicon Valley bank et de la Signature bank, deux banques de taille moyenne, mais dont la présence dans le secteur stratégique de la technologie agite les marchés financiers et Washington.
Pas de quoi entraîner une chute complète des marchés, nuance aussitôt Sergio Rossi, qui estime qu'une panique parmi les banques américaines serait la pire chose qui pourrait arriver.
Toutefois, la situation aux Etats-Unis a un impact jusqu'en Suisse:
Et de préciser:
Et l'expert de noter que la Banque centrale européenne (BCE) doit, jeudi, décider si elle adapte son taux directeur ou non pour faire face à la situation. Dans la foulée, le 23 mars, c'est la BNS qui décidera si elle fait de même en réaction à la BCE. Dans tous les cas, le franc devrait prendre en valeur d'ici à l'été.