Vingt mois après avoir succédé à Jean Castex, Elisabeth Borne a remis sa démission à Emmanuel Macron, Gabriel Attal lui succède. L'ex-première ministre fait donc ses cartons, mais en sa qualité d'ancienne cheffe du gouvernement français, elle a droit à toute une série de privilèges. Mais lesquels?
Le salaire d'abord. Est-ce que, comme en Suisse avec les conseiller fédéraux, la politicienne française a droit à une rente à vie? Par exemple, Alain Berset touche un peu plus de 200 000 francs par an.
Et bien en France, c'est différent. Un passage par Matignon ne signifie pas tout à fait une retraite à vie pour les premiers ministres. Attention, cela ne veut pas dire qu'ils partent les poches vides. Rebobinons un peu pour comprendre. La première ministre ne touchait pas un salaire à proprement parler, mais un traitement mensuel, explique Ouest France. Le journal précise que celui-ci s’élève à 14 910 euros brut par mois.
Lors de son départ, la ministre va toucher une indemnité (et non pas une rente). Cette dernière se monte à 44 730 euros, soit l'équivalent de trois traitements mensuels. Une somme que l'ex-ministre ne touchera en revanche pas si elle retrouve un job dans les trois mois. A noter qu'elle est toujours élue du Clavados. Par conséquent, elle pourrait retourner sur les bancs parlementaires.
C'est d'ailleurs ce statut dont pourrait profiter Borne pour tout de même toucher une rente, explique toujours Ouest France. Le jour où elle quittera officiellement le Parlement, elle aura droit à une indemnité mensuelle de 731 euros qui est accordée à un ancien premier ministre ayant exercé des fonctions parlementaires. De plus, à partir du premier mandat, chaque réélection accroît ces droits, lui offrant 400 euros supplémentaires.
Les anciens locataires de Matignon peuvent continuer de bénéficier d'un certain nombre de privilèges (contrairement aux autres ministres). Ainsi, rappelle Le Figaro, chaque ancien premier ministre a le droit à:
Au final, le montant s'avère relativement conséquent. En ce qui concerne ces diverses ressources, les anciens occupants de Matignon ont représenté une dépense de 0,98 million d'euros en 2022, selon les données du projet de loi de finances pour 2024, qui examine en détail les dépenses de fonctionnement de l'Etat, rappelle Le Figaro. (jah)