La pénurie de logements en Suisse ne devrait pas prendre fin de si tôt, en raison de la faible activité de construction. Les loyers devraient donc encore progresser l'année prochaine, tout comme les prix des appartements et maisons.
L'année dernière, des permis de construire pour 24 200 logements locatifs ont été délivrés par les autorités, «la valeur la plus faible depuis 2012», inférieure de 15% à la moyenne des dix dernières années, ont relevé jeudi les experts de la société de services immobiliers Wüestpartner dans une étude:
Conséquence de cette pénurie, les loyers pour les nouvelles locations ont augmenté de 4,7% en 2023, la plus forte progression depuis 2008. Le coût du logement s'est ainsi envolé:
Une nouvelle augmentation de 4,1% est attendue d'ici la fin de l'année en cours.
Le manque de logements se ressent aussi pour les acheteurs d'appartements et de maisons. La demande a fortement augmenté, avec une hausse de 7% des abonnements de recherche depuis le milieu de l'année dernière. Mais face à l'envolée des prix et la difficulté pour les acheteurs de financer l'acquisition, «de nombreuses offres restent plus longtemps sur le marché, alors que la demande demeure insatisfaite».
Pour la propriété par étage (PPE), les prix ont bondi de 8,9% entre 2013 et 2023 et de 2,8% entre 2021 et l'année dernière. Sur cette dernière période, les prix se sont envolés:
Quant aux maisons individuelles, elles «restent un bien rare compte tenu du ralentissement de l'activité de construction», souligne la société immobilière dans son rapport. En 2023, des permis de construction pour seulement 5900 maisons ont été délivrés, une chute de 22% comparé à la moyenne des dix dernières années.
En 2024, les tarifs devraient augmenter de 2,5% au niveau national dans le segment de la PPE et les spécialistes tablent sur une accélération de 1,5% des prix pour les maisons. (awp/jch)