Oubliez le cliché des ventes aux enchères dans une salle sombre à l'ambiance feutrée, avec des mains qui se lèvent frénétiquement pour faire leur meilleure offre. En 2021, les ventes se sont dématérialisées et se sont déplacées sur le web.
Le début de la crise sanitaire a marqué le début des achats d'œuvres d'art en ligne, qui a décollé au premier semestre 2020. (Logique: confiné chez soi, il fallait bien trouver de quoi décorer son nid douillet, non?)
Le phénomène est encore plus puissant que ce qui était attendu. Selon un rapport de la société d'assurance spécialisée Hiscox, les ventes en ligne se sont envolées au premier semestre 2021, pour atteindre une valeur record de 6,8 milliards de dollars (6,3 milliards de francs).
Soit, quand même, une hausse de 72% par rapport au premier semestre 2020! Si ce rythme se maintient, elles pourraient atteindre une valeur historique de 13,5 milliards de dollars d'ici à la fin de l'année.
Mais outre l'impossibilité de sortir de chez soi, qu'est-ce qui a donc motivé les acquéreurs à multiplier les achats en ligne? Un seul mot dans la bouche des auteurs du rapport: la confiance, le «principal levier du décollage des ventes en ligne».
Et le phénomène est visible: en 2021, les acheteurs étaient prêts à débourser trois fois plus cher qu'en 2019.
En effet, le prix moyen payé lors des ventes aux enchères exclusivement en ligne organisées par les maisons Sotheby's, Christie's et Phillips s'élevait ainsi à 24 291 dollars, contre 8529 dollars deux ans plus tôt.
Et cette montée de confiance a une explication: les NFT (Non Fongible Tokens), c'est-à-dire les certificats d'authenticité numérique pour les contenus en ligne, sont en pleine recrudescence.
Ces certificats, qui permettent de vérifier la rareté ainsi que la propriété numérique, sont en passe de révolutionner le marché de l'art mondial.
Les ventes d'oeuvres d'art et d'objets de collection cryptés en NFT, depuis le début de l'année, ont atteint environ 3.5 milliards de dollars fin septembre, selon le rapport.
Du coup, il y a fort à parier que l'achat de votre prochain Matisse ne se fera pas lors d'une vente en personne, mais bel et bien... sur la toile. (mbr)