La Commission de la concurrence (Comco) interdit le rachat du distributeur de courriers non adressés et de paquets Quickmail par la Poste. Ce rachat aurait supprimé la concurrence efficace sur au moins un marché. Quickmail regrette cette décision qui menace plus de 3000 emplois selon elle.
A l'issue d'un examen approfondi du dossier, la Comco a constaté que pour le marché des envois postaux de plus de 50 grammes, dotés d’une adresse et envoyés en masse, la concurrence serait supprimée pour les clients commerciaux. Ce rachat créerait ou renforcerait en outre une position dominante de la Poste sur divers marchés de l’envoi de lettres et de colis ainsi que dans la distribution de journaux et de magazines, indique-t-elle dans un communiqué publié vendredi.
Le rachat créerait un monopole de fait de la Poste et aurait un effet négatif sur la concurrence, au détriment des consommateurs et des clients commerciaux.
La Comco souligne, en outre, qu'il existe un autre acheteur potentiel de Quickmail. Le rachat par ce tiers permettrait au groupe de continuer à exister sur le marché tout en maintenant la concurrence avec la Poste. Le président du Conseil d'administration de Quickmail, Marc Erni, cité dans le communiqué dénonce:
L'entreprise rappelle que l'offre de reprise de la Poste a été motivée par le fait que, même après d'intenses efforts, aucune autre option viable n'a pu être trouvée pour assurer sa pérennité.
Quickmail critique également le fait que la libéralisation du marché postal en Suisse a échoué. Le monopole résiduel de la Poste sur le marché du courrier a finalement conduit à une lutte d'éviction avec des armes inégales alors que, dans le même temps, les volumes de courrier ne cessaient de baisser, constate-t-elle.
De son côté, la Poste indique prendre acte de la décision, dont elle va analyser en détail les raisons. Avec cette reprise, la Poste entendait garantir stabilité et continuité à la clientèle du groupe Quickmail. La Poste avait annoncé son intention de reprendre les entreprises Quickmail et Quickpac en juillet dernier. (jah/ats)