Arthur attaque Nespresso et réclame des millions
C'est la Tribune de Genève qui l'écrit ce mardi 16 janvier: Arthur «entre en guerre commerciale» contre Nespresso. Une action en justice intentée en lien avec l'affaire Ethical Coffee, société dont l'animateur était actionnaire. Selon le quotidien, une dizaine d'autres actionnaires l'ont rejoint. Le préjudice est estimé à 280 millions de francs, soit le montant en dommages et intérêts réclamé.
Que s'est-il passé?
Pour mieux comprendre pourquoi une telle action en justice est intentée, il faut remonter en 2011, date à laquelle la société Ethical Coffee a été créée par un ancien collaborateur de Nestlé. Ce dernier avait développé des capsules biodégradables compatibles avec les machines à café Nespresso. Elles ont été commercialisées durant à peine quelques jours chez MediaMarkt avant d'être retirées.
En cause? Nespresso a obtenu l'interdiction de leur commercialisation durant trois ans en Suisse (de mars 2011 à septembre 2014). Selon l'avocate des plaignants, qui s'exprime dans la TDG, cette mesure (et ses effets) a causé la faillite de la firme. Pour rappel, des discussions étaient également en cours avec, entre autres, Coop, Denner et Aldi.
Le Tribunal fédéral a finalement estimé que ces capsules appartenaient à l'espace public. Mais le mal était fait: «Ethical Coffee ne s'en remettra jamais», écrit la Tribune de Genève. L'entreprise fera faillie en 2018.
D'autres concurrents sont apparus
Le problème? La mesure d'interdiction de commercialisation ne concernait que les capsules produites par Ethical Coffee.
Entre-temps, d'autres fabricants sont apparus sur le marché et ont commercialisé des capsules compatibles avec les machines à café Nespresso – plus de 200 sociétés existent, rappelle le quotidien genevois – , en vente dans des enseignes de grande distribution telles que Migros ou Coop. Car tout est désormais tombé dans le domaine public et Nespresso ne dispose plus d'aucun moyen pour freiner la concurrence.
Revenons maintenant à Arthur: ce dernier avait investi 8 millions d'euros entre 2009 et 2010 dans Ethical Coffee pour prendre 5% de son capital. Aujourd'hui, il souhaite récupérer ses billes.
(ag)