Les dirigeants de Nestlé parlent de plus en plus de la durabilité de Nespresso. Certes, les capsules en aluminium ont un impact plus important sur l'environnement que, par exemple, le café soluble comme le Nescafé. Mais au moins, elles peuvent être recyclées, à condition d'être éliminées correctement. Nestlé ne vend toutefois pas que des Nespresso et du Nescafé. L'assortiment du fabricant de produits alimentaires comprend également le système Dolce Gusto – et celui-là, c'est un véritable monstre de plastique. En effet, les capsules Dolce Gusto sont grosses et ont une coque dure non recyclable qui finit aux ordures.
Mais cela devrait bientôt changer, du moins petit à petit. A partir de mardi, Nestlé proposera les Dolce Gusto Neo, plus durables, dans le commerce de détail suisse. Le nouveau système est déjà disponible en France depuis quelques jours et au Brésil depuis l'automne dernier. Il a été développé pendant cinq ans au Centre de Technologie Systèmes à Orbe (VD). L'Institute of Packaging Sciences de l'entreprise à Lausanne, qui effectue des recherches sur de nouvelles méthodes d'emballage, a également participé au projet.
Les nouveautés concernent aussi bien les capsules de café que les machines. Les capsules Neo – ou les «pods», comme les appelle Nestlé – ainsi que les sachets de lait et de chocolat en poudre sont fabriqués à base de papier. Cela nécessite, selon l'entreprise, jusqu'à 70% d'emballage en moins que les emballages Dolce Gusto actuels.
De plus, les nouvelles dosettes de café à base de papier ont été certifiées par l'organisme de certification TÜV Autriche pour le compostage domestique et industriel. Elles sont composées d'un gramme de papier, d'une feuille de cellulose et d'une couche de biopolymère compostable, plus fine qu'un cheveu humain, qui protège le café de l'oxydation.
Tout est au vert, donc? Pas tout à fait, car certaines questions restent sans réponse. Par exemple, combien de temps il faudra attendre avant que Neo remplace définitivement l'ancien système Dolce Gusto? Car malgré toutes ses promesses de durabilité, Nestlé continuera à vendre les capsules en plastique à l'avenir.
La responsabilité du changement est donc laissée aux clients. De plus, le but n'est pas que les machines de l'ancien système qui fonctionnent parfaitement deviennent soudainement obsolètes, comme l'a déclaré un représentant de Nestlé la semaine dernière lors d'une présentation du nouveau système.
Et c'est là que réside tout le problème. Certes, les nouveaux «pods» coûtent le même prix que les capsules actuelles, mais la nouvelle machine nécessaire pour les dosettes plus durables coûte 180 francs. Nestlé n'a pas annoncé d'action d'échange pour l'ancienne machine. Les clients Dolce Gusto devraient donc attendre que leur machine rende l'âme avant de pouvoir se faire couler des Neo.
Le même défi s'est posé à la Migros, avec ses boules de café compostables. Pour celles-ci aussi, il faut acheter une nouvelle machine. Les anciennes Delizio ou Nespresso ne peuvent pas accueillir les boules. Migros tente donc de promouvoir sa machine par différentes actions.
Se pose également la question de la compostabilité des capsules Neo. Il est possible de se débarrasser des «pods» usagés dans son compost, son jardin ou son parterre de fleurs. Et dans les déchets verts réglementés? Nestlé renvoie au contrôle de TÜV Autriche ainsi qu'à la possibilité de déposer les capsules Neo utilisées dans sa boîte aux lettres, tout comme les capsules Nespresso, afin que Nestlé les recycle.
Mais les «pods» Neo peuvent-ils être jetés dans les déchets biologiques de tous les cantons et communes suisses? La question s'était déjà posée avec le lancement des capsules compostables Nespresso, il y a un an; et là encore, le groupe n'est pas en mesure de répondre clairement. Les déchets biologiques sont, en effet, souvent réglementés au niveau communal.
Interrogé à ce sujet, un porte-parole de Nestlé affirme que les capsules sont conçues de manière à être compostables industriellement et qu'elles sont théoriquement acceptées dans la poubelle publique des déchets organiques, comme c'est le cas en France par exemple. Le représentant ajoute toutefois:
Il préconise donc le compostage à domicile ou le renvoi par la poste.
La nouveauté réside également dans le fait que les dosettes sont de tailles différentes, en fonction de la recette de café souhaitée. Selon Nestlé, l'empreinte carbone d'un espresso préparé avec un «pod» Neo est ainsi réduite de 25% par rapport à l'ancien système, dont les capsules sont toutes de la même taille.
Avec cette nouvelle technologie, l'entreprise fait un pas vers les objectifs qu'elle s'est fixés, à savoir réduire d'un tiers la part de plastique neuf dans les emballages d'ici 2025 et diminuer de moitié les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
Pour les consommateurs de caféine technophiles, Neo propose en outre de contrôler la machine via une application pour téléphone portable. Des codes sont imprimés sur les dosettes et les sachets afin que la machine puisse reconnaître s'il s'agit d'un cappuccino ou d'un americano. Il est alors possible de définir le degré de chaleur ainsi que la longueur sur son téléphone portable.
Le programme de fidélité y est également lié. Celui-ci permet aux clients de collecter des primes – et à Nestlé de collecter des données anonymes sur les préférences des clients en matière de café. (aargauerzeitung.ch)
Interprété de l'allemand par Tanja Maeder