Ces mesures, présentées vendredi par l'AIE, pourraient réduire drastiquement le risque d'un nouveau «choc» pétrolier. Il s'agit de suggestions de court terme, à destination des gouvernements et des citoyens. Selon l'Agence, leur effet serait immédiat.
Avant tout, aux économies avancées, «où c'est faisable et culturellement acceptable» - soit un ensemble de pays qui aujourd'hui représente près de la moitié de la demande mondiale.
Si elles étaient pleinement suivies dans ces pays, 2,7 millions de barils par jour (b/j) pourraient être économisés d'ici quatre mois - autant que le pétrole nécessaire au parc automobile chinois.
Mathématiquement, elles auraient encore plus d'impact si les économies émergentes s'en emparaient aussi, pointe l'AIE. Certaines de ces mesures sont déjà appliquées dans des villes, parfois depuis des années. «Les réglementations mises en œuvre par les pouvoirs publics ont montré leur efficacité, accompagnées par des campagnes d'information et de sensibilisation», précise l'AIE.
Et ce d'au moins 10 km/h pour les voitures et les camions. Ce serait l'une des mesures les plus efficaces, estime l'AIE: environ 430 000 barils de pétrole économisés chaque jour. «Nous l'avons déjà fait pour des raisons liées au trafic ou à la pollution de l'air (...). Nous pouvons le faire de nouveau», a souligné le directeur de l'AIE, Fatih Birol.
Télétravailler jusqu'à trois jours par semaine pourrait également avoir un impact décisif. En effet, un jour de télétravail, c'est 170 000 barils par jour (b/j) en moins. Trois jours, c'est 500 000. Dans les économies avancées, environ un tiers des emplois permettent de travailler de chez soi, note l'AIE.
Plusieurs villes interdisent déjà en partie voiture le dimanche: Paris, Tokyo, Bruxelles, Edimbourg... En 1973, le mouvement avait aussi été lancé en Suisse, en Allemagne de l'Ouest ou encore aux Pays-Bas. Cela représenterait aujourd'hui 95 000 barils par jour d'économisé.
Soutenir les transports publics (en réduisant le prix des billets, voire en les rendant gratuits), ainsi que les modes de déplacement doux, permettraient de sauver environ 330 000 barils par jour. En Nouvelle-Zélande par exemple, le prix des billets sera réduit de moitié ces trois prochains mois pour faire face à la hausse des prix des carburants.
Dans les grandes villes, cela permettrait de consommer 210 000 barils par jour en moins.
C'est-à-dire l'efficacité énergétique de sa voiture, par différents moyens: vérifier la pression des pneus, relever la température de climatisation moyenne de 3°C... Economie à la clé: 470 000 barils par jour de moins.
Promouvoir l'efficacité pour le fret routier et les livraisons (par l'écoconduite ou l'optimisation des chargements...) pourrait épargner 320 000 barils par jour.
Préférer les TGV et trains de nuit à l'avion ferait gagner environ 40 000 barils par jour.
De même, éviter les voyages d'affaires en avion quand des options alternatives existent, permet de sauver 260 000 b/j.
Finalement, renforcer l'adoption de véhicules électriques ou les rendre plus efficaces pourrait économiser une quantité notable de quelque 100 000 b/j.