Les fortes sanctions économiques imposées par les Occidentaux à Moscou alimentent les craintes de voir les exportations russes d'énergie interrompues. Des peurs qui se répercutent comme jamais depuis quatorze ans sur les prix du pétrole: jeudi matin, tant le baril de Brent que celui de WTI atteignaient des niveaux inédits depuis les quelque 150 dollars le baril, affichés au printemps 2008.
Vers 9h15 jeudi matin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai se négociait à 117,87 dollars. Celui de West Texas Intermediate (WTI) grimpait, quant à lui, à 115, 41 dollars.
Le gaz naturel était, lui aussi, entraîné à la hausse. Le TTF néerlandais s'envolant à 187 euros le mégawattheure (MWh), après avoir touché la veille un sommet historique de 194,715 euros/Mwh). L'aluminium a également atteint des records historiques, selon Le Figaro.
Mercredi, la flambée des cours de l'or noir est repartie de plus belle. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menée par l'Arabie saoudite et la Russie, a décidé de ne pas augmenter plus que prévu la production, malgré l'ascension des cours.
Alors que «la demande de pétrole croît rapidement, l'Opep n'est déjà pas en mesure d'atteindre ses propres quotas de production dans plusieurs pays», remarque Tamas Varga, de PVM. Résultat? Une inflation galopante dans de nombreux pays.
En février, les produits pétroliers ont salé la facture des Suisses. Le mois dernier, notre pays a enregistré une nouvelle poussée de renchérissement de 0,7% en glissement mensuel. Sur un an, l'indice des prix à la consommation (CPI) a progressé de 2,2%, contre encore 1,6% le mois précédent.
Les hydrocarbures ont une nouvelle fois pesé lourd dans la balance. L'ampleur du renchérissement défrise les attentes les plus élevées des économistes.
L'envol des prix de l'énergie et des carburants s'est poursuivi, progressant encore de 2,9% sur un mois et de 18,3% sur un an. Les seuls produits pétroliers ont littéralement explosé (+27,2%) en comparaison annuelle.
L'impact du phénomène se reflète également dans l'évolution des prix en fonction de l'origine des produits. Les biens autochtones n'ont, en effet, renchéri que de 1,3% sur un an, tandis que les prix des produits importés ont décollé de près de 5% dans le même laps de temps.