L'année prochaine, les prix de l'électricité augmenteront de 20% ou plus. C'est ce que prévoient la moitié des entreprises d'approvisionnement en énergie. Et les prix des carburants ne connaissent, eux aussi, qu'une seule direction: la hausse. Au début de l'année, un litre de sans plomb 95 coûtait à peine deux francs. Actuellement, le prix pour la même quantité est de 2,30 francs.
Le renchérissement n'affecte pas seulement les ménages privés. Ils plombent également l'humeur des exploitants de remontées mécaniques. Pour la saison de ski 2022/2023, une hausse des prix menace.
Il n'y a pas de panique, selon Stefan Reichmuth, directeur marketing du domaine skiable d'Arosa. Mais il observe la situation de près:
Outre l'augmentation des prix de l'énergie et des carburants, l'inflation et le taux de change de l'euro sont des éléments essentiels à prendre en compte, selon le responsable.
«Actuellement, nous nous basons sur les mêmes prix que l'hiver dernier». Si une augmentation des prix devait tout de même avoir lieu, elle ne concernerait certainement pas les billets déjà achetés.
Les prix des cartes de saison et des cartes annuelles ont déjà été définis en janvier. «Là, nous avons augmenté les prix d'au moins 50 francs», explique Stefan Reichmuth.
Dans l'Oberland bernois, Inga Devermann, directrice marketing des remontées mécaniques d'Adelboden, qualifie la hausse des prix de l'énergie et des matières premières de «très inquiétante». Actuellement, elle examine différentes possibilités pour contrer la hausse des prix. Il est question de mesures d'économie internes et d'adaptations de prix. Elle souligne:
Les prix augmentent aussi en Valais: l'abonnement familial des remontées mécaniques de Belalp coûte 25% de plus qu'en 2021. La saison dernière, deux adultes et leurs enfants ont payé 1111 francs. L'hiver prochain, le prix passera à 1414 francs. Sur les réseaux sociaux, cette hausse de prix provoque la colère.
Là aussi, les responsables mettent en avant la hausse des coûts de l'électricité et du carburant. Le renchérissement massif des coûts de l'énergie est déjà perceptible depuis début 2022, a affirmé Urs Zenhäuser, CEO des Belalp Bahnen, au Walliser Bote. S'y ajoutent «des coûts de carburant qui crèvent le plafond».
A Obersaxen, dans le canton des Grisons, les prix des billets ne seront certes pas augmentés. Mais là aussi, on ne pourra pas éviter «des adaptations de certaines prestations et offres», a-t-on appris auprès des remontées mécaniques. La préparation des pistes de ski est un facteur de coûts important. Selon les responsables, il n'est pas encore possible de dire concrètement à quoi ressembleront ces adaptations à l'heure actuelle.
Dans le domaine skiable voisin de Laax, les prix des forfaits sont déterminés par différents facteurs, nous explique-t-on.
Pour l'instant, l'augmentation des coûts énergétiques des chemins de fer de la Jungfrau n'a pas d'influence sur le prix des billets. «Nous ne spéculons pas sur ce qui pourrait se passer dans quelques mois. Les deux dernières années nous ont montré que les situations peuvent changer très rapidement», explique Kathrin Naegeli, responsable de la communication.
L'augmentation du prix des abonnements est une chose. Mais les domaines skiables pourraient être confrontés à un scénario bien pire: l'immobilisme absolu.
En effet, l'approvisionnement énergétique de la Suisse est menacé par un hiver tendu. En raison de la guerre en Ukraine, les livraisons de gaz vers l'Europe risquent d'être interrompues. Et puis, il y a la situation tendue des centrales nucléaires en France.
Tout le monde est concerné, affirmait Simonetta Sommaruga début juillet, en présentant un plan en quatre étapes à suivre en cas de menace de pénurie d'électricité et de gaz.
Si la Suisse atteint le niveau deux, les domaines skiables et les remontées mécaniques pourraient déjà être en difficulté. L'Office fédéral pour l'approvisionnement économique du pays (OFAE) a décrit différents scénarios à la SRF. Ainsi, les canons à neige pourraient ne plus être autorisés à fonctionner ou les téléskis pourraient devoir être complètement arrêtés.
Pour les exploitants de remontées mécaniques, ce serait désastreux. Après deux hivers Covid, beaucoup n'ont pratiquement plus de réserves.