Pourquoi dire merci au Conseil fédéral?
Parce que c'est la réalité. Le problème de cette pandémie, c'est que tout le monde gueule pour ouvrir. Mais il ne faut pas manifester pour ouvrir, il faut manifester pour savoir qui va payer. On voit que ce virus est contagieux et qu'à chaque fois qu'on ouvre nos restaurants, les chiffres montent. Alors, d'accord, fermez les établissements mais compensez financièrement. Quand je compare avec ma sœur, qui a des commerces en Italie, ici, le Conseil fédéral a très bien réagi, ils ont tenu parole, donc je leur dis merci.
À vous entendre, on pourrait croire que cette année de pandémie a été facile pour vous...
Non, cela n'a pas été facile, c'était à se taper la tête contre les murs. Comme je le dis dans ma lettre, on a posé le genou à terre. C'était angoissant parce qu'on ne savait pas ce qu'il allait se passer, quand est-ce qu'on allait être payés. Le plus dur, cela a été de survivre jusqu'au moment de recevoir les aides. Mais on a enfin reçu l'argent la semaine passée, alors on respire. Au final, j'arrive à un bilan financier nul.
Vos confrères ne semblent pas avoir le même point de vue que vous. Comment l'expliquez-vous?
Mon sentiment, c'est que si vous trichez en temps normal, avec des choses faites «au noir», c'est sûr que dans une situation pareille, quand vous donnez vos comptes vous n'allez pas recevoir ce que vous espérez. Mais si vous avez une société qui tourne normalement, les autorités ont fait des calculs pour que ce soit une opération 0. C'est mathématique. Après, c'est vrai que les gros ont pu serrer les fesses, en sachant que l'aide allait venir. Pour ceux qui avaient juste la tête hors de l'eau avant la pandémie, c'est plus dur. C'est peut-être aussi pour ça qu'ils ont gueulé.
Pour remercier nos Sept Sages, vous les invitez à manger quand vous pourrez rouvrir?
S'ils se pointent à Bex, il n'y a pas de problème, c'est ma tournée (rires).