En théorie, les gens devaient reprendre le travail en mode bureau après les vacances d'été, ou du moins partiellement. Mais ce n'est pas le cas. C'est en tout cas ce que montrent les dernières études réalisées par la société zurichoise Locatee, spécialisée dans la gestion des espaces de travail.
En Suisse, seulement 15% des surfaces de bureaux sont utilisées. Ce pourcentage est certes deux fois plus élevé qu'en Grande-Bretagne et qu'en France et en Italie, mais nettement inférieur au taux d'occupation des bureaux en Allemagne, où un bon quart des surfaces de bureaux est à nouveau utilisé.
Les raisons pour lesquelles ces chiffres restent à un faible niveau au niveau international sont au nombre de 3 principales:
Aux États-Unis, par exemple, un certain nombre d'entreprises ont déjà reporté le jour officiel du retour de septembre à octobre par précaution. Parmi ces entreprises, il y a Google et la filiale américaine du Credit Suisse. Amazon et Facebook sont même allés plus loin et, au vu du nombre croissant d'infections, ont reporté à l'année prochaine le retour au bureau.
« Le retour au bureau est beaucoup plus difficile que d'aller du bureau au domicile, qui a été pourtant prescrit presque du jour au lendemain en mars 2020 », explique le fondateur de Locatee, Thomas Kessler. "Et cela se reflète dans nos chiffres."
En mars de l'année dernière, le taux d'occupation des bureaux a chuté dans tous les pays - d'environ 70 pour cent à pratiquement zéro. Les premiers retours au bureau ont eu lieu en été 2020. Un tiers des postes étaient à nouveau occupés.
En septembre 2020, la Suisse enregistrait un taux d'occupation des bureaux de près de 44%, une valeur au-dessus de pays comme l'Allemagne, la France, l'Italie ou le Royaume-Uni. Ensuite, nouvelle plongée avec des chiffres qui tombent même en dessous de la barre des 10% jusqu'en juillet 2021.
Thomas Kessler est convaincu que le type d'utilisation du bureau va changer d'une manière fondamentale.
Avant la pandémie, ceux qui pouvaient travailler à domicile le faisaient plutôt le lundi ou le vendredi.
«Mais maintenant, la flexibilité est le nouveau courant dominant. Le bureau devient de plus en plus un lieu de rencontre», explique Thomas Kessler.
Les effets de ces changements d'habitude sur les surfaces de travail ne sont pas encore clairs à ce stade. Si moins de postes de travail réservés individuellement réduisent l'espace requis, il faudra plus d'espace pour les salles de réunion, pour les réunions informelles et les échanges directs.
«Il s'agira désormais de trouver le bon équilibre entre les besoins et la satisfaction des salariés et les coûts de l'espace de bureaux que les employeurs sont prêts à payer.»