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«Les hôtels tirent déjà la langue, il ne faut pas augmenter les taxes»

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Image: Shutterstock

«Les hôtels tirent déjà la langue, il ne faut pas augmenter les taxes»

Alors que la pandémie a affaibli le secteur touristique, Lausanne et sa région prévoient d'augmenter de 78% la taxe de séjour des hôteliers. Gastro Lausanne monte au créneau aujourd'hui pour dénoncer le timing de cette nouvelle mesure.
27.04.2021, 13:2727.04.2021, 15:08
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En pleine pandémie, la pilule a dû mal à passer pour les hôteliers. Les communes du Fonds Economique Région Lausanne souhaitent augmenter les taxes de séjour pour les touristes dès le 1er janvier 2022. Pour un trois étoiles, par exemple, la taxe passerait de 3,10 francs par nuit à 5,50 francs.

Déjà approuvée par certaines villes, la mesure, en réflexion depuis 2018, doit encore passer devant plusieurs Conseils communaux, notamment celui de Lausanne. Gastro Lausanne, qui représente dix hôtels dans la capitale vaudoise, organise une conférence de presse aujourd'hui pour dénoncer le calendrier choisi par les autorités.

Pourquoi est-ce que vous êtes contre cette augmentation?
Susan Sax, présidente de Gastro Lausanne:
C'est surtout une question de timing. La situation économique du tourisme urbain est catastrophique, nous avons perdu entre 70 et 100% de notre chiffre d'affaires – des hôtels ont été contraints de fermer certains mois par manque de fréquentation – on ne peut pas se permettre des augmentations où que ce soit. Nous ne sommes pas à la montagne, nous n'avons pas de marmottes, notre clientèle principale, c'est la clientèle business et, depuis mars 2020, les voyages d'affaires se sont arrêtés. Aujourd'hui, on veut expliquer la situation aux conseillers communaux pour qu'ils soient conscients de ce qu'ils vont nous imposer alors qu'on tire déjà la langue.

«La situation est tellement violente que n'importe quelle taxe, c'est une goutte de plus dans un vase qui déborde déjà!»
Susan Sax, présidente de Gastro Lausanne

Mais une taxe de séjour de quelques francs, c'est si important que ça, financièrement?
Dans leur tête, les gens se disent: on s'en fiche, c'est juste le prix d'un café et de toute façon c'est l'autre qui paie. Mais il faut voir combien cela coûte en globalité, sur une année. Les hôteliers lausannois vont devoir réduire leur marge pour compenser cette taxe que d'autres villes n'ont pas et rester concurrentiels. On a calculé que pour un trois étoiles, on allait passer de 25 à 45 francs pour un week-end pour une famille de quatre personnes. Moi, je suis eux, j'économise cet argent et je vais dormir ailleurs. Il faut rester cohérent par rapport à ce qui se fait dans les autres villes romandes. Sans compter qu'en face, on a Evian (F).

«Ce qu'un client ne dépense pas pour son logement, c'est ce qui lui reste pour d'autres activités dans la région»
Susan Sax, président Gastro Lausanne

Vous avez d'autres solutions à proposer?
Nous, on est d'accord de discuter, on n'est pas fermés à une augmentation à condition que cela corresponde à la réalité du terrain. On propose notamment une taxe à la carte pour le client, par exemple, s'il ne souhaite pas bénéficier des transports publics gratuits ou d'autres services offerts.

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