Les patrons de dix compagnies aériennes américaines ont mis en garde lundi les autorités des Etats-Unis du potentiel «chaos» que représenterait le déploiement mercredi comme prévu de la technologie d'Internet mobile ultrarapide 5G autour des aéroports. Ils se sont exprimés dans une lettre obtenue par l'AFP.
Début janvier, les compagnies aériennes avaient obtenu un nouveau délai, jusqu'à mercredi, pour le déploiement des nouvelles bandes de fréquence. Elles menaçaient, via leur fédération Airlines 4 America, de poursuivre en justice les géants des télécommunications AT&T et Verizon afin d'obtenir ce délai et des modifications techniques dans le déploiement de la dernière génération d'Internet mobile ultrarapide.
Les patrons de ces entreprises de transport aérien demandent au gouvernement américain, à l'agence de sécurité aérienne, la FAA, et au gendarme des télécoms, la FCC, les mesures suivantes:
Ils souhaitent ainsi une pause, «jusqu'à ce que la FAA puisse déterminer comment ce déploiement peut être accompli en toute sécurité sans perturbation catastrophique». La FAA a publié une brève déclaration lundi, cherchant apparemment à apaiser ces inquiétudes, sans toutefois annoncer de mesures concrètes.
La FAA avait déclaré dimanche avoir approuvé l'utilisation de certains répétiteurs en toute sécurité dans les zones où la 5G sera déployée, dégageant «jusqu'à 48 des 88 aéroports les plus directement touchés par les interférences de la bande C de la 5G».
Des bandes de fréquence 3.7-3.8 GHz ont été attribuées à AT&T et Verizon en février 2021 à l'issue d'un appel d'offres de plusieurs dizaines de milliards de dollars.
Face à des inquiétudes sur de potentiels problèmes d'interférence avec les appareils mesurant l'altitude dans les avions, la FAA avait émis de nouvelles directives limitant l'utilisation de ces appareils de bord dans certaines situations. Mais les compagnies aériennes américaines se sont élevées contre les potentiels coûts induits, et ont appelé les autorités à trouver rapidement une solution.
En décembre, les avionneurs européen Airbus et américain Boeing avaient eux aussi exprimé leur «inquiétude» au sujet de possibles perturbations sur des instruments de bord de leurs appareils par la 5G, dans une lettre au ministère américain des Transports. (ats/jch)