C'est au Québec qu'un juge a estimé qu'il ne serait pas dans l'intérêt d'un enfant âgé de 12 ans de permettre à son père, non vacciné contre le Covid-19, d'étendre son droit de visite, a rapporté jeudi la BBC. Cette décision intervient suite à une demande de l'homme qui souhaitait passer plus de temps avec l'adolescent, notamment lors des vacances de fin d'année.
Selon Me Sylvie Schirm, avocate spécialisée en droit de la famille interviewée par un journal canadien, ce jugement serait le premier à priver un parent de son droit de visite pour des raisons de vaccination.
La mère, qui s'est opposée à cette demande, a déclaré au tribunal avoir récemment découvert que l'homme dont elle est aujourd'hui séparée n'était pas vacciné. Elle a affirmé que celui-ci s'opposait tant au vaccin qu'aux mesures sanitaires anti-Covid. A un tel point qu'au tribunal, son comportement a été jugé «complotiste».
Ce serait sur les réseaux sociaux, et notamment sur sa page Facebook, que le papa a visiblement fait part de son avis quant à la question.
Au Québec, les enfants de moins de cinq ans n'ont pas encore accès à la vaccination. C'est d'ailleurs ce qui a fait tourner l'affaire en faveur de la mère. En effet, cette dernière vit aujourd'hui avec son nouveau partenaire et deux enfants de moins de cinq ans, trop jeunes donc pour être vaccinés. Un risque trop important, selon le juge.
Le Québec, qui a connu le plus grand nombre de décès liés au Covid au Canada, a en effet annoncé en début de semaine qu'il imposerait une taxe aux résidents non vaccinés contre le Covid-19. Bien que près de 90% des habitants aient reçu leur dose complète, ils représentent près d'un tiers de tous les cas d'hospitalisation.
Le père dont les droits de visite ont été suspendus devra attendre jusqu'à début février 2022 pour voir ses droits réévalués. (ans)