Les restaurants sont désormais remplis de vaccinés qui toussent et reniflent, les écoliers et les profs pataugent dans le virus, les malades s'agglutinent devant les centres pour quémander des tests (peu fiables) et les hôpitaux (entre autres) perdent tous les jours une bonne grappe d'employés positifs. Malgré la troisième dose, la vaccination des gamins et les mesures toujours en cours aujourd'hui contre le virus, Omicron semble s'être si confortablement installé dans nos vies que le gouvernement espagnol envisage déjà, par exemple, de traiter le Covid comme la grippe et que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de balancer une petite bombe pour fêter la nouvelle année à sa manière:
De son côté, ce mercredi, le Conseil fédéral (pour fêter son retour de vacances) a pris une décision à la fois capitale et totalement dérisoire: raccourcir la durée de l'isolement et de la quarantaine pour tenter d'endiguer (sans le dire vraiment) l'érosion du personnel dans tous les secteurs économiques du pays:
C'est tout? C'est tout. En tout cas pour les décisions immédiates et valables dès jeudi. En revanche, le Conseil fédéral a mis de grandes options en consultation auprès des cantons. Parmi elles:
Annoncer vouloir à la fois réduire et rallonger des mesures peut paraître totalement contradictoire. Au mieux, c'est la communication qui se dévoile un peu brouillonne.
Mais ce sont des options qui, si on veut rester optimiste, nous poussent à penser que le Conseil fédéral entrevoit pour la première fois le bout du tunnel, mais sans prendre trop de risques non plus.
En ce début d'année 2022, le monde se surprend surtout à avoir les fesses mal calées entre deux stratégies pas forcément incompatibles: faut-il un nouveau vaccin plus efficace (valable quand? Pour qui? Et comment?) comme le réclame l'OMS ou se laisser envahir par Omicron et croiser les doigts pour que ce énième uppercut viral soit le dernier?
Tout ça à la fois, mon général. Car cette drôle de pagaille généralisée semble surtout nous dire une chose plutôt inédite depuis le début de la crise sanitaire: les armes qui ont pourtant fait leurs preuves pour bomber le torse face au Covid-19 s'essoufflent aujourd'hui peu à peu. Jusqu’au certificat Covid lui-même.
Oui, mais sans y croire vraiment. Comme si, juste avant le prochain et probable dernier pic pandémique (que les spécialistes nous annoncent pour février), personne n'avait encore réellement eu le courage d'envisager sérieusement la fin, réelle et concrète, de la pandémie. Et de commencer à mettre en place une stratégie pour l'accompagner dans les meilleures conditions.
Et si c'était simplement ça, la vraie prochaine étape pour le Conseil fédéral?