La résolution, proposée par les Etats-Unis, a été acceptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité. Que stipule-t-elle?
L'adoption de ce texte représente un premier pas de l'ONU à l'égard de l'Afghanistan, dirigé depuis août par les talibans, dont le régime n'est pas reconnu jusqu'à présent par la communauté internationale.
Cette résolution cherche à réduire le risque d'un afflux de réfugiés fuyant la pauvreté dans les pays voisins de l'Afghanistan et à répondre à un besoin d'une assistance accrue, comme l'ont relevé les Etats-Unis.
Contrairement à une précédente version du texte qui prévoyait des exemptions aux sanctions limitées à du cas par cas - recalée lundi par la Chine -, la résolution adoptée couvre la fourniture d'aide humanitaire au sens large.
«L'aide humanitaire et l'assistance vitale doivent pouvoir atteindre le peuple afghan sans aucune entrave», avait affirmé lundi l'ambassadeur chinois à l'ONU, Zhang Jun, en affirmant que des «conditions ou restrictions créées artificiellement n'étaient pas acceptables».
La résolution prévoit un réexamen de l'exemption générale liée à l'aide humanitaire après douze mois.
La Chine a fait savoir mercredi qu'elle ne considérait pas, malgré cette mention, que l'autorisation expirait dans un an.
Lors des négociations, la France et l'Inde ont de leur côté insisté pour que la durée de la résolution ne porte que sur six mois, mais sans réussir à faire fléchir Washington, selon des diplomates.
La résolution «encourage fortement les fournisseurs» d'aide humanitaire à «minimiser tout avantage» direct ou obtenu par voie détournée pour les personnes ou les entités visées par des sanctions internationales.
En Afghanistan, les travailleurs humanitaires peuvent être amenés à effectuer des transactions financières avec des ministères dirigés par des personnes sanctionnées et la résolution leur permet de ne pas se retrouver alors en position de violation des sanctions.
Ce texte inclut aussi un contrôle de la destination des aides humanitaires dans les deux mois qui suivent leur distribution, ainsi qu'un rapport onusien sur le fonctionnement de l'assistance tous les six mois.
Pour le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, «le besoin de liquidités» en Afghanistan est devenu «urgent». Il s'agit «non seulement (de) sauver le peuple afghan mais aussi (de) permettre aux organisations humanitaires d'agir», a-t-il récemment fait valoir.
Après le retour au pouvoir des talibans, les Etats-Unis ont gelé près de 9,5 milliards de dollars de la Banque centrale afghane et la Banque mondiale a aussi suspendu ses aides à Kaboul.
Mercredi, la Russie a réclamé à cet égard «un dégel des actifs et ressources financières» bloqués en Occident.
Le 10 décembre, la Banque mondiale a annoncé le versement avant fin décembre d'une aide humanitaire de 280 millions de dollars au Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) et au Programme alimentaire mondial à destination de l'Afghanistan, ces agences onusiennes étant chargées de distribuer ces fonds. (ats/mbr)