Les putschistes, qui ont renversé le président guinéen Alpha Condé, ont libéré mardi un premier groupe de dizaines d'opposants au régime déchu. Ils disent avoir agi pour mettre fin à «la gabegie financière» et au «piétinement des droits des citoyens».
Les militaires, emmenés par le chef des forces spéciales, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, ont également insisté sur la prochaine ouverture d'une «concertation» nationale.
Cette dernière définira les modalités de la transition politique conduite par un futur gouvernement d'union nationale dans ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, aux importantes ressources minières.
La communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO), qui a condamné la prise de pouvoir et l'arrestation du président Condé dimanche, doit se réunir mercredi en sommet extraordinaire virtuel, à partir de 16h00, pour discuter de la situation en Guinée.
L'épilogue de plus de dix années de régime d'Alpha Condé en Guinée a suscité une large réprobation internationale, notamment de l'Union africaine (UA), qui a appelé à la «libération immédiate» de M. Condé et au «retour à l'ordre constitutionnel».
Aucun décès lié au putsch n'a été rapporté officiellement. Mais des médias guinéens ont fait état d'une dizaine à une vingtaine de morts dans les rangs de la garde présidentielle, des informations invérifiables, faute d'accès aux hôpitaux.
Les militaires ont également commencé mardi à démanteler les postes mixtes armée/gendarmerie/police installés sur les principaux axes de la capitale, notamment en banlieue, qui permettaient au régime Condé, selon ses détracteurs, de juguler les manifestations.
Une coalition de l'opposition dirigée par le principal adversaire de M. Condé, l'ex-premier ministre Cellou Dalein Diallo, a exprimé son soutien au nouveau pouvoir militaire, l'exhortant à oeuvrer en priorité à «la mise en place d'institutions légitimes capables» de «conduire rapidement le pays à la réconciliation nationale et à l'instauration de l'Etat de droit».
Le coup d'Etat, après des mois de crise politique et socio-économique aggravée par la pandémie de Covid-19, a suscité des explosions de joie à Conakry. (ats/jch)