Le ministre allemand sortant de la Défense Boris Pistorius, connu pour son soutien sans faille à l'Ukraine face à la Russie, va rester à son poste dans le nouveau gouvernement qui sera intronisé mardi. C'est ce qu'a annoncé lundi son parti social-démocrate.
Boris Pistorius aura notamment la charge de superviser un vaste programme inédit de réarmement de l'Allemagne de plusieurs centaines de milliards d'euros, et de rendre le pays plus autonome militairement des Etats-Unis, suite au repli stratégique amorcé en Europe par l'administration du président américain Donald Trump.
Boris Pistorius conserve son poste après avoir réussi le tour de force de devenir le responsable politique le plus populaire dans une Allemagne longtemps profondément pacifiste et méfiante envers son armée.
L'ancien ministre régional, quasi inconnu à sa nomination en 2023, a convaincu aussi bien la population que les militaires par son franc-parler et son dynamisme à un poste devenu clé alors que la Bundeswehr a besoin de se réarmer face à la menace russe.
Originaire d'Osnabrück (nord), dont il fut le maire, l'ancien avocat disposera d'un budget inédit pour poursuivre la modernisation de l'armée, dopé par les menaces de repli américaines.
Il avait choqué l'an dernier, surtout au sein des nombreux pacifistes de son propre parti, en déclarant qu'il fallait rendre à la Bundeswehr «sa capacité à faire la guerre».
Boris Pistorius est l'un des sept ministres sociaux-démocrates qui feront partie du gouvernement de coalition avec les conservateurs du futur chancelier Friedrich Merz, suite aux élections législatives anticipées de février.
Les sociaux-démocrates détiendront aussi notamment le ministère des Finances avec le président du parti Lars Klingbeil, dont la nomination avait déjà été annoncée, ainsi qu'entre autres les ministères de l'Environnement, du Travail et de la Justice.
Les conservateurs des partis démocrate-chrétien (CDU) et chrétien-social (CSU) ont désigné de leur côté dix ministres dans le nouveau gouvernement, dont celui des Affaires étrangères, Johann Wadephul, également fervent soutien de l'Ukraine.
Le président du parti CDU Friedrich Merz sera lui élu mardi pour quatre ans par les députés au poste de chancelier, en remplacement du social-démocrate Olaf Scholz. (jzs/ats)