Les critiques et pressions politiques étaient trop fortes. Anne Spiegel, ministre de la famille de 41 ans, a expliqué lundi dans une déclaration qu'elle souhaitait «mettre son poste à disposition en raison des pressions politiques ». Cette déclaration annonçant sa démission clôt une période tumultueuse pour la ministre écologiste allemande. On vous explique tout.
Une ministre allemande peut-elle prendre des vacances? La réponse est (évidemment) oui, mais le timing d'Anne Spiegel en juillet 2021 n'a pas été le bon. En juillet 2021, la région de Rhénanie-Palatinat subit de violentes intempéries qui ont fait plus de 150 morts.
Anne Spiegel est alors ministre de l'écologie. Dix jours après les inondations, la ministre part en vacances en famille plusieurs semaines en France.
Lors d'une déclaration télévisée parue dimanche soir, la ministre avait présenté ses excuses et avait reconnu avec émotion «avoir commis une erreur». Elle a expliqué dimanche soir au bord des larmes, que sa famille avait eu un besoin «urgent» de prendre des vacances. Anne Spiegel avait évoqué sa lourde charge de travail, les graves problèmes de santé de son mari, ainsi que le stress occasionné par la pandémie sur ses enfants et sa vie familiale.
Anne Spiegel a ajouté avoir toujours été joignable pendant ses congés, qu'elle avait interrompus pour une visite d'un jour dans la vallée dévastée de l'Ahr. Seul hic, dimanche soir, elle a reconnu aussi ne pas avoir pris part à une réunion du gouvernement régional à cette période, contrairement à ses affirmations antérieures.
La cheffe du ministère de la famille subissait une très forte pression de la part des médias ainsi que d’autres partis politiques qui la poussaient à la démission depuis plusieurs semaines. Son allocution de dimanche soir n'a pas convaincu et l'évocation de sa vie privée est mal passée auprès de l'opinion publique.
Interrogée sur la démission de sa consœur, la cheffe de la Diplomatie allemande, Annalena Baerbock, a regretté le départ «d'une fantastique ministre de la Famille ». Selon Annalena Baerbock, son sort montre «à quel point la politique peut être brutale» et cela doit nous servir «d'avertissement».
(ats/cr)