L'auteur d'un attentat au couteau commis fin mai dans la ville allemande de Mannheim, qui a fait un mort et cinq blessés, «partageait l'idéologie» du groupe jihadiste Etat Islamique (EI), selon le parquet fédéral allemand.
L'inculpé «a des sympathies pour le groupe terroriste étranger Etat islamique et partage son idéologie», affirme le parquet fédéral allemand, qui a demandé son renvoi en procès, dans un communiqué mercredi.
Le parquet indique avoir formulé fin octobre sa demande de renvoi en procès pour meurtre et tentatives de meurtre à l'égard de cet homme de nationalité afghane, installé en Allemagne depuis 2014 et âgé de 25 ans au moment des faits.
Un policier de 29 ans, poignardé à la tête, est décédé de ses blessures lors de cette attaque qui visait un rassemblement anti-islam sur une place centrale de Mannheim. Rapidement, la ministre allemande de l'Intérieur, Nancy Faeser, avait évoqué un «motif islamiste» qui devait encore être «confirmé».
Selon le parquet, le suspect avait «décidé de mener une attaque contre des prétendus infidèles en Allemagne», une résolution prise «au plus tard début mai».
Le 31 mai, armé d'un «grand couteau de chasse», le suspect a d'abord, toujours selon le ministère public, «brutalement poignardé l'intervenant principal» du Mouvement citoyen Pax Europa (BPE), qui entend dénoncer l'islam politique en Allemagne et s'apprêtait à organiser une réunion publique.
Sulaiman A. a aussi attaqué «quatre autres personnes qui voulaient aider la victime» avant de se «jeter sur un policier qui s'était précipité», le poignardant «par derrière» à la tête et au haut du corps.
Le policier a succombé le surlendemain à ses blessures. Le suspect, blessé par balle lors de l'intervention de la police, a été soigné et se trouve depuis en détention provisoire.
Plusieurs attentats meurtriers impliquant des ressortissants étrangers ont choqué l'Allemagne ces derniers mois, amenant le gouvernement à durcir sa politique migratoire.
Elles ont parallèlement nourri la progression du parti d'extrême droite AfD, hostile aux migrants, qui a remporté un scrutin régional pour la première fois en septembre. (ats)