International
Allemagne

Malaise: un officiel ukrainien traite Olaf Scholz de «saucisse»

Zelensky veut bien accueillir un officiel allemand, mais ce sera le chancelier Olaf Scholz ou rien.
Zelensky veut bien accueillir un officiel allemand, mais ce sera le chancelier Olaf Scholz ou rien.

Malaise: un officiel ukrainien traite le chancelier allemand de «saucisse»

«La guerre, ce n’est pas un jardin d’enfants!» L'incident peut faire sourire, mais c'est en réalité l'énième (et sérieuse) foire d'empoigne diplomatique qui se joue entre l'Allemagne et l'Ukraine. Voici les origines de cet étonnant «wurstgate».
03.05.2022, 15:0804.05.2022, 07:05
Suivez-moi
Plus de «International»

Les adversaires choisissent souvent de s'envoyer des noms d'oiseau au visage quand plus rien ne va. D'autres, étonnamment, décident de jouer avec la nourriture. Ce fut le cas, lundi en Allemagne, entre deux adultes aux responsabilités plutôt capitales en ce moment: l'ambassadeur ukrainien Andrij Melnyk et le chancelier allemand Olaf Scholz. Au menu? Le débat archi-sensible du voyage officiel à Kiev des dirigeants allemands. Oui, rien que ça.

La foire d'empoigne n'est pas nouvelle, mais la polémique gagne tous les jours un peu plus de mauvaises graisses diplomatiques. Aux origines de la baston, la proximité du président allemand avec la Russie de Poutine. Alors que Frank-Walter Steinmeier comptait se rendre à Kiev, comme quasiment tous les élus de planète, l'entourage de Zelensky a surpris tout le monde en mettant les pieds au mur au début du mois d'avril:

«Nous connaissons tous les relations étroites de Steinmeier avec la Russie ici… Il n’est pas le bienvenu à Kiev pour le moment. Nous verrons si cela change»
Un diplomate ukrainien, le 12 avril dernier au journal Bild

Le président de la République fédérale serait purement et simplement classé dans la catégorie de «ceux qui comprennent Poutine». Les fameux «Putin-Versteher». «J’étais prêt à y aller, mais apparemment ce n’était pas souhaité à Kiev et j’en prends acte», s'était-il contenté de répondre, manifestement vexé. On ne lui pardonnerait pas «son compagnonnage avec l’ancien chancelier social-démocrate, Gerhard Schröder, embauché par le géant russe Gazprom trois semaines après son départ du gouvernement, en 2005», comme le racontait Le Monde.

En gros, Zelensky veut bien accueillir un officiel allemand, mais ce sera le chancelier Olaf Scholz ou rien. Malaise! Le repas partagé en tête-à-tête par Berlin et Kiev est décidément d'une froideur de plus en plus indigeste pour tout le monde.

Pourtant, le président allemand s'était excusé depuis:

«Je ne pensais pas que Poutine conduirait son pays à la ruine économique, politique et morale au nom de sa folie impériale. Comme d’autres, je me suis mépris»
Frank-Walter Steinmeier

«La guerre, ce n’est pas un jardin d’enfants!»

S'il est vivement désiré à Kiev, le chancelier marchait sur des oeufs depuis quelques jours. Pas question de doubler le président par la droite, ni de céder à quoique ce soit trop facilement. Lundi soir sur la chaîne ZDF, Olaf Scholz a déclaré officiellement ne pas vouloir se déplacer dans la capitale ukrainienne tant que Frank-Walter Steinmeier serait recalé à la frontière. Malaise! (Bis.)

Une décision qui a scandalisé l'ambassadeur d'Ukraine en Allemagne Andrij Melnyk. Répondant à son interlocuteur dans la presse allemande, il a d'abord rappelé sèchement que «la guerre, ce n’est pas un jardin d’enfants. Il s'agit de la guerre de destruction la plus brutale depuis l'invasion de l'Ukraine par les nazis». Pour ensuite utiliser une célèbre pique locale:

«Cela ne fait pas très chef d'État de se comporter comme une saucisse de foie offensée»
Andrij Melnyk, ambassadeur d'Ukraine en Allemagne.

En allemand? «Beleidigte Leberwurst». Un idiome plus ou moins intraduisible, mais assez facilement compréhensible. L'ambassadeur n'a pas du tout apprécié que le très officiel chancelier trouve le temps d'être vexé, alors que l'Ukraine est agressée du matin au soir par l'armée de Poutine. Olaf Scholz a, depuis, répondu à la «saucisse» de Monsieur Melnyk en défendant une nouvelle fois le président allemand: «Ce n'est pas une façon de traiter le président d'un pays comme l'Allemagne, qui a apporté une aide financière et militaire considérable.»

Pour rappel, lundi et après deux mois de tensions en Europe, l'Allemagne a donné son feu vert à un embargo sur le pétrole russe.

Allez, pour détendre un peu l'atmosphère, restons dans la wurst:

La TV russe simule des attaques nucléaires
Video: watson
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
TikTok Lite menacé de suspension par l'UE
Le réseau social, qui appartient au groupe chinois ByteDance, est accusé d'encourager la dépendance avec une nouvelle version de l'application, notamment auprès des jeunes.

Bruxelles a ouvert lundi une enquête visant la nouvelle application TikTok Lite. L'Union européenne a menacé de suspendre dès jeudi la fonctionnalité du réseau social chinois qui récompense le temps passé devant les écrans au risque d'augmenter l'addiction.

L’article