Boris Johnson a annoncé, jeudi, sa démission du parti conservateur, les Tories, sur fond de scandales à répétition. Son gouvernement a perdu près de 60 membres en quelques jours.
Le champion des pro-Brexit, Boris Johnson, est élu à la tête du parti conservateur le 23 juillet 2019 après une victoire écrasante face au ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt.
Le lendemain, il est nommé premier ministre par la reine Elizabeth II, promettant une sortie rapide de l'Union européenne (UE): le Brexit.
Ultra-populaire, il remporte, en décembre 2019, une majorité historique à la Chambre des communes pour les conservateurs à l'issue d'élections législatives anticipées.
Les députés approuvent son accord sur le Brexit et le 31 janvier 2020, trois ans et demi après le référendum, le Royaume-Uni sort de l'UE.
Le premier ministre annonce, le 27 mars, qu'il a été testé positif au nouveau coronavirus, après avoir éprouvé des symptômes légers.
Le 5 avril, il est hospitalisé. Il est transféré, le lendemain, en soins intensifs et y restera trois jours.
Le premier ministre est critiqué depuis le début de la pandémie pour sa gestion de la crise, accusé notamment d'avoir tardé à réagir. En avril 2021, il dément avoir tenu des propos polémiques dans lesquels il s'opposait à un troisième confinement.
Boris Johnson se débat également avec une affaire de lobbying éclaboussant certains membres de son gouvernement et une polémique au sujet du financement coûteux de la rénovation de son appartement de fonction.
Le parti du premier ministre gagne tout de même du terrain face aux travaillistes lors d'élections locales le 6 mai 2021, s'emparant d'un bastion historique d'Hartlepool dans le nord-est de l'Angleterre.
Début décembre, les révélations s'accumulent sur plusieurs fêtes illégales organisées au cœur du pouvoir lors des confinements. Les Britanniques dénoncent deux poids deux mesures, le premier ministre venant d'annoncer un durcissement des restrictions. La liste des fêtes s'allonge dans les semaines qui suivent et des enquêtes sont ouvertes.
Le 12 avril, Boris Johnson annonce avoir reçu une amende de la police pour avoir enfreint la loi – du jamais vu pour un premier ministre en exercice – en participant à un pot surprise pour son anniversaire en juin 2020 à Downing Street. Ses explications varient, mais il assure au Parlement qu'il n'a pas enfreint les règles.
Le scandale fait plonger la popularité du premier ministre et les Britanniques, étranglés par l'inflation, le font savoir en lui imposant un revers lors d'élections locales le 5 mai.
Boris Johnson survit le 6 juin à un vote de défiance des députés de son parti conservateur, provoqué par des frondeurs excédés par le «partygate». Plus de 40% des députés indiquent ne plus avoir confiance dans le premier ministre, reflétant l'ampleur du malaise.
Au «partygate» s'ajoute une série embarrassante de scandales sexuels chez les conservateurs, avec notamment un député soupçonné de viol, arrêté puis libéré sous caution mi-mai, et un ancien parlementaire condamné en mai à 18 mois de prison pour l'agression sexuelle d'un adolescent.
Le 5 juillet, Boris Johnson s'excuse et reconnaît une «erreur» en ayant nommé en février dans son gouvernement Chris Pincher, chargé de la discipline parlementaire des députés conservateurs, alors qu'il avait été mis au courant des accusations à caractère sexuel le visant.
Le même jour, lassés des scandales, deux ministres de haut rang démissionnent. Ils sont suivis dans les heures qui viennent par une avalanche de démissions au sein du gouvernement.
Le 7 juillet à 10 heures, près de 60 membres du gouvernement ont démissionné. Dans l'après-midi, le premier ministre annonce qu'il va démissionner, mais rester au pouvoir jusqu'à ce que soit désigné son successeur. (jod/ ats/blg)