L'armée du Bangladesh a assuré lundi que l'ordre a été rétabli dans le pays, après plus de 500 arrestations et trois semaines de manifestations étudiantes réprimées avec la force.
Des manifestations contre les quotas pour le recrutement dans la fonction publique, accusés de favoriser les proches du parti au pouvoir, ont dégénéré en la pire vague de violences depuis l'arrivée au pouvoir de la Première ministre Sheikh Hasina il y a 15 ans.
Un couvre-feu a été imposé et des soldats patrouillaient les rues des villes du pays. «L'ordre public est sous contrôle après le déploiement de l'armée», a déclaré le chef de l'armée, le général Waker uz Zaman, dans un communiqué.
«Nous suspendons les manifestations pour 48 heures», a annoncé pour sa part Nahid Islam, chef du principal mouvement organisateur des manifestations, Students Against Discrimination. Il a demandé au gouvernement «de lever le couvre-feu pendant cette période, de rétablir l'accès à internet et de cesser de s'en prendre aux manifestants étudiants».
Depuis jeudi, une coupure d'internet à travers le pays limite considérablement la transmission des informations vers l'étranger.
Au moins 163 personnes sont mortes dans les affrontements, dont plusieurs policiers, selon un décompte de l'AFP des victimes rapportées par la police et les hôpitaux.
Des violences sporadiques se sont poursuivies lundi, avec quatre personnes blessées par balles transportées à l'hôpital médical de Dacca. Mais le nombre de victimes était bien inférieur à celui des jours précédents.
«Au moins 532 personnes ont été arrêtées à la suite de violences», a déclaré le porte-parole de la police de Dacca. «Parmi elles, figurent des dirigeants du BNP», le parti national du Bangladesh, une formation appartenant à l'opposition, a-t-il ajouté.
Un porte-parole du BNP a précisé à l'AFP que «plusieurs centaines de dirigeants et de militants du BNP ont été arrêtés ces derniers jours» dans l'ensemble du pays.
Pour Ali Riaz, professeur de politique et spécialiste du Bangladesh à l'université d'Etat de l'Illinois, les violences actuelles sont le «pire massacre commis par un régime depuis l'indépendance». (ats)