Six personnes ont été tuées mardi - dans des circonstances qui n'ont pas encore été clairement établies - dans la capitale Dacca, à Chittagong (sud-est) et à Rangpur (nord). Des affrontements ont éclaté entre des étudiants exigeant la suppression des quotas et des contre-manifestants soutenant le parti au pouvoir.
La police les a dispersés notamment à l'aide de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Il s'agit de la journée la plus violente au Bangladesh depuis le début de ce mouvement, il y a plusieurs semaines.
Les étudiants demandent au gouvernement d'abandonner le système de quotas pour les emplois de fonctionnaires et exigent un système basé sur le mérite.
Ils estiment que ce système vise à favoriser les enfants des partisans de la première ministre Sheikh Hasina, qui gouverne le pays depuis 2009. Elle avait remporté en janvier ses quatrièmes élections générales consécutives, lors d'un scrutin boycotté par l'opposition qui l'a qualifié de «simulacre».
Une cérémonie funéraire publique devait avoir lieu mercredi dans la principale université de Dacca, où se sont déroulés certains de ces affrontements. Mais la police antiémeute a bloqué les voies d'accès et a dispersé les personnes qui tentaient de se rendre sur le site malgré tout.
Des étudiants avaient passé la soirée de mardi à ratisser les dortoirs de l'université pour en exclure leurs camarades favorables au gouvernement, afin selon eux de mettre fin aux violences.
Des membres de la branche étudiante du parti au pouvoir, la Ligue Awami, avaient affronté précédemment les manifestants. Lundi, au moins 400 personnes avaient été blessées.
Le gouvernement a ordonné mardi soir à toutes les écoles, universités et séminaires d'étude islamique du pays de fermer leurs portes jusqu'à nouvel ordre, peu après avoir déployé des forces paramilitaires dans cinq grandes villes, dont Dacca et Chittagong.
La police a ensuite perquisitionné le siège du principal parti d'opposition, dans le centre de Dacca, arrêtant sept membres de sa branche étudiante.
Le chef de la police judiciaire a déclaré à la presse que «plus de 100 cocktails Molotov, cinq ou six bouteilles d'essence, environ 500 bâtons et sept armes à feu» avaient été trouvés dans les bureaux du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP).
Des internautes au Bangladesh ont fait état de coupures généralisées de l'accès à Facebook. Un organisme de surveillance a lui indiqué que «plusieurs fournisseurs internet» avaient totalement restreint l'accès à la plateforme.
Les étudiants se rassemblent quasi quotidiennement depuis début juillet pour demander au gouvernement d'abandonner ce système de quotas qui vise à réserver plus de la moitié des postes de fonctionnaires bien rémunérés et très demandés à certaines catégories de la population. (vz/ats)