A Sydney en Australie, cinq des six victimes tuées par un homme de 40 ans souffrant de troubles mentaux, sont des femmes, tout comme la plupart des blessés. «Les vidéos parlent d'elles-mêmes et c'est certainement pour nous une piste dans l'enquête», a relevé Karen Webb, commissaire de police de Nouvelle-Galles du Sud.
«Il est évident pour moi, et pour les enquêteurs, que c'est un point d'intérêt: l'agresseur s'est concentré sur les femmes et a évité les hommes», a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision nationale ABC.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent l'agresseur, sans domicile fixe, poursuivant essentiellement des femmes pendant son attaque du centre commercial bondé de Westfield, à Bondi Junction, samedi. Mais Karen Webb a souligné que la police ne pouvait pas savoir ce qui se passait dans la tête de l'assaillant.
Le profil Facebook de l'agresseur indique qu'il est originaire de Toowoomba, près de Brisbane (est), et qu'il a fréquenté un lycée et une université de la région. Ses parents ont affirmé qu'il souffrait de troubles mentaux depuis son adolescence.
La dernière des six victimes de cette attaque a été identifiée lundi. Il s'agit d'une jeune Chinoise, étudiante à l'université de Sydney. Les autres femmes tuées sont une styliste, une sauveteuse de surf bénévole, la fille d'un entrepreneur et une jeune mère dont le bébé de neuf mois, gravement blessé, est à l'hôpital. La mère, 38 ans, a confié sa petite fille en sang à des inconnus avant d'être transportée d'urgence à l'hôpital où elle a succombé à ses blessures.
Le seul homme qui a été tué est un Pakistanais de 30 ans qui travaillait comme agent de sécurité. Huit personnes blessées lors de l'attaque sont toujours hospitalisées, certaines dans un état critique. Quatre autres blessés ont pu sortir de l'hôpital.
Après un déchaînement de violence d'une demi-heure, l'assaillant a été poursuivi et abattu par une policière, Amy Scott, saluée pour son héroïsme.
Les parents de l'assaillant ont qualifié les actes de leur fils de «vraiment horribles» et fait part de leur solidarité avec les victimes. «Nous essayons encore de comprendre ce qui s'est passé», ont-ils déclaré dans un communiqué. Ils ont également adressé un message à la policière qui a tué leur fils. «Elle ne faisait que son travail pour protéger les autres et nous espérons qu'elle s'en sort bien».
Selon la police, l'agresseur s'est rendu à Sydney il y a environ un mois et a loué un petit espace de stockage qui contenait quelques effets personnels, dont une planche de surf. Sans domicile fixe, il a habité dans un véhicule et dans des auberges de jeunesse, et n'avait que des contacts sporadiques avec sa famille.
En hommage aux victimes, des bouquets de fleurs ont été déposés par le public devant centre commercial de Bondi. Dans tout le pays, les drapeaux ont été mis en berne en signe de deuil. L'Opéra de Sydney devait être illuminé d'un ruban noir dans la soirée.
Le Premier ministre Anthony Albanese a indiqué s'être entretenu avec les familles de plusieurs victimes. «Le genre des victimes est bien sûr préoccupant», a-t-il déclaré à la radio ABC, promettant une enquête policière «exhaustive».
Anthony Albanese a aussi dénoncé la propagation de fausses informations après l'attaque. Sur les réseaux sociaux des internautes ont faussement attribué l'attentat au terrorisme et une chaîne de télévision australienne a dû s'excuser pour avoir identifié à tort un étudiant de 20 ans comme l'auteur de l'attentat.
(sda/ats/afp)